Mercredi 11 décembre 2024
Collection fondée en 1987
sur le Net depuis 1997
Par Michel-Antoine Girard Référence : DFDH56 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0540-9 Nombre de pages : 214 Première édition : 1863 Reliure : br. Prix: 28.40€ |
Lorsque son père fut mis à mort par l'autorité publique, alors qu'il tentait de rétablir l'antique royaume des Arvernes passé aux pouvoirs de la noblesse et des druides, Vercingétorix était brillant de force et de jeunesse. Il hérita de l'influence de son père parmi ses concitoyens et fut élevé au commandement en chef de la Confédération gauloise. Puis, dès que le siège de Gergovie fut levé, les nations gauloises, coalisées contre les Romains, transportées d'admiration pour les talents que Vercingétorix venait de déployer, lui décernèrent unanimement le titre de roi. Fier de ne devoir son élévation qu'à la juste reconnaissance de ses compatriotes et aux éminents services qu'il leur avait rendus, aucune tache de sang gaulois ne souillant la splendeur de son nouveau diadème, alors que le trône de César ne reposait « que sur les cadavres de cent quatre-vingt-dix mille Romains immolés à sa dévorante ambition », Vercingétorix voyait alors son avenir rayonnant de gloire. Quand il résolut d'occuper Alésia et de traîner la guerre en longueur, pour donner à la Gaule le temps de voler toute entière aux armes et d'écraser l'armée romaine sous le poids de trois cent mille combattants, il ignorait toute la puissance de l'art des ingénieurs romains. Il ne sut prévoir les prodigieux travaux que César fit exécuter autour d'Alésia afin de se couvrir des attaques venues de tous bords. Ces ouvrages furent si vastes et si nombreux que, soixante ans plus tard, Valerius Paterculus écrivit que « si un homme les avait entrepris, un Dieu seul avait pu les terminer ». Après un siège qui amena Vercingétorix et son conseil à adopter de cruelles et effroyables résolutions pour le soutenir plutôt que de se soumettre au joug de Rome, la bataille eut lieu. Les Gaulois, par la multitude de leurs flèches, tant qu'ils se tinrent éloignés des fortifications des Romains, eurent l'avantage sur eux. Mais dès qu'ils s'en furent approchés, ils se blessèrent aux chausse-trappes dont ils ignoraient l'existence, tombèrent dans les fosses garnies de pieux qui les transpercèrent ou moururent frappés par les pilum muraux qui étaient dardés contre eux du haut des tours et du retranchement. Vercingétorix vaincu se montra plus grand que son malheur. Il se présenta devant le tribunal, mit pied à terre et s'assit devant le général romain sans proférer une parole. Celui à qui il ne manqua pour devenir le libérateur de sa patrie que d'exercer sur son armée le pouvoir absolu que César possédait sur la sienne, profondément politique et éminemment propre au gouvernement des hommes, fut chargé de fer et périt étranglé.© Micberth
00:46
   RECHERCHE