Lundi 09 décembre 2024
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Par Marcel Triolet Référence : DFDH43 Date édition : 2008 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0247-7 Nombre de pages : 96 Première édition : 2008 Reliure : br. Prix: 11.16€ |
Marcel Triolet n'est animé ni par un esprit revanchard, ni par un besoin de compassion à l'égard des épreuves qu'il a vécues. Il propose au lecteur, simplement, de partager ses souvenirs, à l'image d'un grand-père, heureux de raconter à ses enfants et petits-enfants ce qu'a été sa vie. Il ne cherche pas non plus l'admiration ou à être érigé en héros. Son témoignage n'en est que plus sincère. Par pudeur vis-à-vis des atrocités des camps de concentration, les prisonniers de guerre, les KG, comme lui, sont restés discrets, au sortir de la guerre. Leur témoignage demeure cependant indispensable au maintien de notre mémoire collective. Le coeur de cette aventure reste foncièrement l'individu, dans son intégrité, sa culture et sa capacité à accepter la différence. Marcel Triolet raconte comment, au moment de prendre un train, il fit le « mauvais choix ». L'un aurait pu le conduire en zone libre, l'autre, celui qu'il prit, non ! Mais, au fil des pages, on en vient à se demander si ce choix fut vraiment néfaste. Marcel Triolet a rencontré des personnages, des gens de tous les jours, passionnants et attachants. Comme il l'explique, les Allemands de son âge sont absents des camps, mobilisés sur différents fronts. Il côtoie donc des hommes plus âgés, des femmes, des enfants, qui cherchent à adoucir la dureté d'un quotidien, dont ils sont tout autant les victimes. Il raconte, ainsi, ses relations avec un gardien, dont il accepte de fabriquer les alliances, en chrome nickel de récupération ; ou bien encore, les circonstances qui lui permettent d'écouter le général de Gaulle sur une radio subtilisée au prix d'un pieux mensonge. À l'heure des incertitudes sur l'avenir et des privations, le moindre petit plaisir prend d'amples proportions. La nostalgie n'est pas loin quand Marcel Triolet évoque sa veillée de Noël 1944 en compagnie de ses copains et de quelques amies ukrainiennes. Mais ce qui frappe certainement le plus, tout au long de cette narration, c'est la conviction constante de l'auteur que sa situation et celle de la France ne devraient plus durer, que la guerre va bientôt finir. Dès juin 1940, toutes les décisions lui sont dictées par cette certitude. Et pourtant à l'heure du bilan, « Entre le service militaire, le rappel sous les drapeaux et cette dernière démobilisation, j'ai passé presque huit ans ! » constate-t-il.© Micberth
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