Mercredi 09 octobre 2024
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Par F. G. de la Rochefoucauld-Liancourt Référence : DFDH18 Date édition : 2002 Format : 14 X 20 ISBN : 2-84373-154-2 Nombre de pages : 114 Première édition : 1831 Reliure : br. Prix: 14.20€ |
Le 12 juillet 1789, après les incidents sanglants des Tuileries, une députation de l'Assemblée nationale se rend à Versailles pour informer le souverain des troubles qui ont éclaté à Paris : le peuple et les bourgeois se sont armés, la situation est grave. « Mais c'est donc une révolte ? », s'inquiète Louis XVI. « Non, Sire, répond un député de la noblesse qui est aussi un proche conseiller de Sa Majesté : c'est une révolution. » L'interlocuteur du roi, dans cet échange fameux, est le duc de la Rochefoucauld-Liancourt, un aristocrate libéral, partisan d'une monarchie éclairée, favorable, comme Mirabeau, à la prise en compte des revendications populaires. Le duc n'est pas un progressiste de salon ou un idéologue opportuniste. Il a reçu dans son hôtel les hommes les plus importants de son temps, il expérimente de nouvelles techniques agricoles sur sa terre de Liancourt depuis près de vingt ans, il y a créé une école des arts et métiers et il a voyagé à travers l'Europe, en Suisse et en Angleterre, en particulier.
Protecteur du commerce et de l'industrie auprès de Louis XVI, mais aussi intercesseur des pauvres, des protestants et des prisonniers maltraités, il n'a pourtant pas réussi à faire prévaloir la fermeté et l'intelligence dans cette époque troublée, bien qu'il n'ait pas hésité à applaudir la fin des privilèges (nuit du 4 août) et à défendre le roi après Varennes. Il sera contraint de gagner l'Angleterre, où il retrouve son ami Arthur Young, après le 10 août 1792, échappant ainsi à la mort. Son cousin sera lapidé dans la ville de Gisors. « Il ne voulut point quitter la France, écrivit-il à son sujet ; moins confiant, moins vertueux que lui, j'ai fui les poignards, il y a succombé. » Tout le duc de la Rochefoucauld-Liancourt est là : dans cette modestie, cette âpre lucidité. En Angleterre, apprenant le procès du roi, il écrira à Barrère pour venir témoigner en sa faveur et sans réponse de sa part, il rédigera une lettre de défense du souverain qu'il fera imprimer et répandre en France.
Après un long périple sur le continent américain, il vit en proscrit à Paris, réussissant cependant à importer et à faire tester la vaccine qui sera administrée à des millions de ses compatriotes. Il retrouvera ensuite Liancourt et sa manufacture où il introduira des machines nouvelles, poursuivra ses expériences agricoles et une œuvre (écrite) d'historien et de philosophe, reprendra ses titres de duc et de pair sous Louis XVIII et continuera à témoigner de son inépuisable générosité dans ce ministère du bien public, dont il sera exclu deux ans avant sa mort.© Micberth
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