Dimanche 03 novembre 2024
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Par Hubert Wayaffe Référence : BI010 Date édition : 2001 Format : 14 X 20 ISBN : 2-84373-084-8 Nombre de pages : 234 Reliure : br. Prix: 25.36€ |
Hubert Wayaffe (HUBERT pour les auditeurs d'Europe 1) a trente ans dans les années 68. Il est séduisant et notoire, l'ami des puissants, le confesseur des idoles. Lucien Morisse, quelques années plus tôt, en a décidé ainsi. Ce brillant jeune homme deviendra la figure de proue du beau navire de la jeunesse : désinvolture, tutoiement, flirt, liberté, écume et bulles, fêtes tourbillonnantes, etc. Europe 1 se veut la radio de la « modernité » ; elle est écoutée par la France dynamique, celle qui change le pays de fond en comble et dérouille aux décibels les vieux engrenages de la machine usée.
Hubert vit a cent à l'heure comme on disait à l'époque, c'est l'omniprésent des jours de gloire et des nuits chaudes de la capitale. Le tourbillon l'entraîne quatre fois autour du monde et la fête reprend. On lui propose les commandes du mythique « Salut les copains ». La notoriété devient célébrité. Femmes, rires, alcool, voyages et encore femmes et... arrive Corinne. Tout s'éclaire, c'est l'amour fou. À ne surtout pas laisser passer. Tout bien ranger dans sa tête et dans sa vie pour tout échanger avec l'autre tant aimée, ne pas perdre de temps, chaque seconde d'intensité amoureuse compte. Sentir, goûter la vie pour lui donner l'essentiel.
Les mois passent. Le couple vit à Tahiti. Il faut trouver en soi la sagesse pour faire perdurer la qualité du sentiment, juste après la passion. Un enfant naît d'un amour fusionnel. On ne sait plus qui est Corinne, qui est Hubert. Et puis, l'absolu devient un fardeau. Hubert aime trop. L'érosion commence. Le couple s'écarte comme un bois fendu et forcé. Corinne s'en va. Hubert ne comprend pas cette douleur atroce au creux du ventre, ce cerveau vide, cet enfant au fond de lui qui a peur et qui tremble. Je suis où ?
Mal de vivre, mal d'aimer. Rengaine de toutes les époques, de toutes les cultures. Alors, cette génération de demi-dieux pervers, blasés n'échapperait-elle pas au drame des passions qui s'effilochent avec le temps qui toujours s'en va ?
Trente ans plus tard le roman (le récit ?) d'Hubert, écrit dans une langue qui n'a pas vieilli (avait-il lu Salinger ?) est un délicieux moment d'évasion et une curiosité littéraire. Ce retour vivifiant à notre jeunesse nous fait regretter cette insouciante gaieté des années 70 où seul le journal « Hara Kiri » prônait joyeusement le nihilisme.
Entre deux poignées de main, presque quarante ans se seront écoulés. La première, j'étais un gamin, poète de service à Europe 1. C'est André Arnaud qui me présenta Hubert. Il y avait là Vonny, Robert Willar, etc. La seconde, il y a deux ans à Autremencourt, après l'arrêt de son excellente émission « Les Meilleurs de nuit ».
Cette fidélité du souvenir voulait que je reprenne ce texte, déjà édité en 1975 chez Laffont par Hortense Chabrier et Isabelle Laffont. Voilà qui est fait.© Micberth
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