Mercredi 09 octobre 2024
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Par Roland Delachenal Référence : 3485 Date édition : 2017 Format : 14 X 20 ISBN : 978275861002-1 Nombre de pages : 526 Première édition : 1889 Reliure : br. Prix: 69.00€ |
L'obscurité qui règne sur l'origine de Crémieu et sur les premiers temps de son histoire, ne se dissipe que dans les dernières années du XIIe siècle, grâce au testament établi par Albert II, seigneur de la Tour-du-Pin, au moment de son départ pour la Terre sainte. Dès le XIIIe siècle, Crémieu était protégé par un château fort et une enceinte continue. Autour de la forteresse, se groupaient des maisons assez nombreuses pour constituer une ville, sans doute peu considérable, mais où se tenait à jour fixe, un marché public en communication directe avec Lyon, et placée au centre d'un réseau routier. Le 20 juillet 1315, les habitants reçurent une charte de franchise du dauphin Jean II dont le règne fut pour la petite cité le point de départ d'une ère nouvelle. Elle qui n'avait à l'origine qu'une importance militaire, put développer son commerce grâce à ses privilèges. La construction d'une ville basse au centre de laquelle s'élevait une halle neuve attirait à certaines époques de l'année un grand concours de marchands. Le dernier dauphin, Humbert II contribua aussi beaucoup à sa prospérité et grâce à ses libéralités, le couvent des Augustins fondé par son père devint un des plus importants de la province. Il entama dès 1343 de longues négociations avec la cour de France qui aboutirent à la cession complète et définitive du Dauphiné. Le 29 janvier 1355, les habitants prêtèrent serment de fidélité à Charles, duc de Normandie, pour la première fois. En dépit des avertissements donnés par les maîtres des œuvres qui visitèrent le château à plusieurs reprises à la fin du XIVe siècle, on négligea d'y faire les réparations d'entretien les plus urgentes. En 1434, l'édifice ne renfermait qu'une petite bombarde et trois canons de fer et semblait voué à une ruine certaine. L'occupation de Crémieu par les troupes de la Ligue fut pour la ville un véritable désastre, d'autant plus complet qu'elle dura fort longtemps. Au-delà des opérations militaires, les charges financières qui lui furent imposées étaient si écrasantes que la population ne songeait plus qu'à « déshabiter », incitant Henri IV à lui accorder la remise de l'arriéré des tailles de plusieurs années. Par le traité de Lyon, en 1601, le Dauphiné ne forma plus la limite naturelle du royaume. L'assemblée des notables, réunie par Richelieu en 1626, décréta la suppression de toutes les places fortes intérieures dont la conservation paraissait dangereuse à un moment où le réveil des guerres civiles était redouté. Le château de Crémieu, trop loin de la frontière, fut condamné à être rasé. Le jugeant suffisamment délabré en ce début du XVIIe siècle, on se contenta de laisser le temps achever son œuvre.© Micberth
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