Samedi 25 juin 2022
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![]() | Par Joseph de Fréminville Référence : 3168 Date édition : 2012 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0653-6 Nombre de pages : 294 Première édition : 1887 Reliure : br. Prix: 38.10€ |
Après la réconciliation entre Charles VII et le duc de Bourgogne par le traité d'Arras, signé en 1435, les mercenaires, qui ont combattu pour le compte des Armagnacs et des Bourguignons, deviennent inutiles et sont abandonnés à leur sort. Ils se regroupent, vivent de pillage et de rançons, avec à leur tête des bâtards, des cadets de famille sans patrimoine pour qui la guerre est une nécessité. Sans foi ni loi, « les Écorcheurs » séviront sans relâche en Bourgogne pendant dix ans, menés par Jacques et Antoine de Chabannes, Jacques de Railly, Etienne de Vignoles, Poton de Xaintrailles, Rodrigue de Villandrando, etc., nobles chevaliers ou simples gentilshommes qui ont combattu l'Anglais sous l'étendard royal. Ils se fractionnent en petites bandes pour assiéger une ville qui, si elle ne paie pas de rançon, subit tous les désastres d'une ville prise « d'emblée ». Parfois, pour hâter la reddition, ils coupent les blés encore verts pour obtenir satisfaction, ils emmènent le bétail et se livrent aux supplices les plus affreux. En dix ans, les États se réuniront quinze fois pour les Écorcheurs et octroyer plus de 80 000 livres ; on aura même recours à l'emprunt auprès des marchands de Genève. Les villes s'organisent pour prévenir le danger : fortifications, portes fermées, rues barrées, armement intensif, rondes et guets permanents. S'ils rencontrent un peu de résistance, les Écorcheurs se retirent et se vengent sur le paysan. Pillage, maisons saccagées et incendiées, destruction des récoltes, vol du bétail, ils rivalisent d'idées pour faire pression afin d'extorquer des fonds. Les hommes sont amenés sur la place publique, licol au cou ; les femmes sont battues ou violées. Les récoltes ayant été détruites ou volées, en 1437, la population subit une terrible disette. Fin août 1438, tous les pays de l'ouest de la Bourgogne sont occupés : le Charollais, l'Avallonnais, l'Auxois, le Châtillonnais. Charles VII demande nominativement aux principaux chefs de l'Écorcherie de ne plus passer sur les terres de Bourgogne. Le 2 novembre 1439, par l'ordonnance d'Orléans, Charles VII tente de limiter l'emploi des mercenaires par la Couronne seule. Il fixe le nombre des capitaines de France et celui de leurs soldats, soumis à la juridiction des baillis et des prévôts. Une décision qui provoque une fronde (« la Praguerie ») des seigneurs, frappés dans leurs privilèges militaires. En 1444, les anciens soudards sont employés en Lorraine et en Alsace ou mis au service de Frédéric III. L'Écorcherie se terminera en 1445 avec la convention conclue le 24 juin à Châlons entre Charles VII et la duchesse de Bourgogne, ainsi que la création d'une armée permanente.© Micberth
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