Vendredi 13 septembre 2024
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Par J.-Robert Lefèvre Référence : 3310 Date édition : 2014 Format : 20 X 30 ISBN : 978-2-7586-0805-9 Nombre de pages : 286 Première édition : 1926 Reliure : br. Prix: 45.00€ |
Lorsque le 1er août 1914, le tocsin de la mobilisation générale retentit, la foule, électrisée, dans un sursaut magnifique de patriotisme, accueille la nouvelle presque avec soulagement. L'égalité s'est subitement faite ; tous les hommes se retrouvent des hommes sans distinction. Les adversaires se réconcilient « car les cœurs battent à l'unisson avec les clochers de la France ». En trois jours toute l'organisation du temps de guerre est mise sur pied. Le 6 août, 880 lits d'hôpitaux sont disponibles, répartis dans sept établissements. Le défilé des trains de troupes composés de 40 à 50 wagons ne cesse ni de jour ni de nuit. Bientôt les convois de canons et de caissons leur succèdent. Puis, dans la nuit du 6 au 7 août, un service de secours se met en place en toute urgence pour accueillir 1 500 réfugiés de Verdun. Les transports de troupe s'accélèrent encore davantage et dorénavant « les moustaches sont grises », car on transporte surtout de la réserve. Le ravitaillement devient très vite un problème difficile à résoudre. Un parc à bétail est établi sur le champ de course où des soldats improvisés bouviers assurent la distribution quotidienne. Le 27 août, les premiers blessés anglais et français descendent d'un train militaire et sont hospitalisés à la Compassion. Les nouvelles sont inquiétantes. La bataille de Charleroi se termine sur un succès des Allemands et le drame de l'invasion s'amplifie terriblement. Un grand nombre de personnes préparent un départ précipité. Les adjoints font alors afficher à l'hôtel de ville des paroles de réconfort les exhortant à ne pas aller « grossir la masse des malheureux émigrants de la région du Nord pour augmenter la misère des populations des autres villes et accroître [leur] détresse ». Á la fin de l'année 1914, Compiègne a perdu son cachet d'antan. Beaucoup de Compiégnois se sont installés provisoirement ailleurs ; les propriétés des Avenues sont fermées et les réfugiés s'entassent dans les locaux communaux ; la garnison si glorieuse est remplacée par d'anonymes troupes de passage. Les 26 bombes tombées sur la ville en cette première année de guerre n'ont atteint personne. En 1915, la stabilisation de la ligne de front fait de Compiègne une ville de l'arrière. Le coup d'œil sur l'envers du décor devient alors saisissant. « Les allées et venues des autos, le développement inattendu du commerce donnent à l'observateur superficiel une impression de vie facile dans une villégiature à la mode ». Cependant, la voix du canon accompagne maintenant les moindres gestes de l'existence.© Micberth
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