Mardi 15 octobre 2024
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Par Valentine Vattier Référence : CLA02 Date édition : 2007 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0051-0 Nombre de pages : 152 Première édition : 1862 Reliure : br. Prix: 20.28€ |
Peut-on faire de la bonne littérature avec de bons sentiments ? Oui, si on œuvre, comme Valentine Vattier, avec force et talent : si l'action nous entraîne chez les terre-neuviers du XVIIIe siècle, dans des lieux superbes, de Cléden (Cap-Sizun) à Auray, en passant par Plogoff et Pontcroix, l'île de Sein et Audierne, la pointe du Raz, Beuzec et Ker-Anna, et si l'humeur littéraire de l'auteur, bousculée par les embruns, est enracinée dans l'histoire de la région. Impossible, en effet, d'oublier que, dans cette Bretagne sauvage et côtière, où la foi en Dieu et en sainte Anne est chevillée aux cœurs et aux corps, le destin des personnages est à l'unisson des caprices de la mer et que l'existence au quotidien des marins et de leur famille est toujours une question de vie ou de mort : et ce n'est pas un hasard si tout s'organise autour d'Yvonne, que l'océan a rendue orpheline de père à onze ans, qui soigne sa mère paralytique et qui, très humblement, « prépare les mèches nécessaires à la confection de grosses chandelles de résine ». Véritable lumière de ce récit, Yvonne en est la conscience vivante. C'est pour avoir négligé ses conseils, que la mère Fauche, que l'on dit sorcière, et la jeune Louise-Marie qui rêve de trésors enfouis, iront s'abîmer dans l'Enfer de Plogoff qu'elles doivent traverser pour parvenir jusqu'à l'île de Sein et y exhumer des richesses cachées. C'est elle aussi qui nous révèle que, si la mer a des colères terribles, à terre, rien n'est plus difficile à vivre que l'attente et que, depuis le moment du départ des terre-neuviers (dont Laou, son frère) jusqu'à leur retour, de longs mois plus tard, la vie est une souffrance constante. Et quelle angoisse lorsque, du rivage, « on aperçoit au loin un point noir » sur la mer, sans savoir s'il ramène « les enfants d'Audierne et de Cléden »... L'intrigue qui se noue dans ce terreau épique, est forte et bien menée, mais ce qui apparaît, au fil des pages, tout aussi digne d'intérêt, c'est la restitution de la vie des pêcheurs de l'époque, le récit des campagnes de pêche, la description de la côte et de la mer, l'histoire d'Auray et du fermier Nicolazic, qui a retrouvé la statue de sainte Anne (1624), et l'évocation du pèlerinage et du sanctuaire d'Auray, mis en vente à la Révolution !© Micberth
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