Samedi 02 décembre 2023
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![]() | Par C.I.-C. Gourraud Référence : 2966 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0436-5 Nombre de pages : 150 Première édition : 1876 Reliure : br. Prix: 20.28€ |
Au Moyen Âge, Chavagnes dépendait de la baronnie de Montaigu, et le prieuré dépendait, quant à lui, du chapitre de Luçon. Les religieux avaient alors pour patron saint Antoine dont la fête était célébrée le 17 janvier, avec une pompe qui attirait un grand concours du peuple et qui fut incontestablement à l'origine de la foire qui perdura. À la fin du XVe siècle, le rattachement de la Bretagne à la France ôta au pays tout intérêt stratégique pour les souverains, et les motifs qui avaient justifié l'autorisation donner à la famille de Belleville de bâtir un château, ayant cessé d'exister, le projet fut abandonné. Quelques décennies plus tard, la paroisse fut, comme le reste de la contrée, ravagée par les guerres de Religion. Un parti de protestants saccagea le château de Montaigu, sema la terreur dans les paroisses voisines, dépouilla et rançonna les habitants, les soumettant à d'horribles tortures. L'une d'elles consistait à maintenir des œufs durs brûlants sous les aisselles des victimes de leur rapacité, provoquant de terribles blessures. Les habitants n'étaient cependant pas au bout des calamités que l'histoire leur fit subir. Si la famine et les épidémies affaiblirent la population, l'insurrection de la Vendée qui éclata au mois de mars 1793 fut à l'origine de ses plus grands maux. L'église et la plupart des maisons furent incendiées par les républicains dont les exactions obligèrent tous les hommes qui n'étaient pas soldats à se réfugier dans la forêt de Grala. Le 23 février 1794, le jour du « grand massacre » au cours duquel succomba une grande partie de la population, les Colonnes infernales s'attaquèrent sans scrupules et avec la plus grande cruauté aux femmes, aux enfants et aux vieillards : « des femmes enceintes furent éventrées et des enfants embrochés dans les bayonettes ». Au milieu du XIXe siècle, il fut décidé de reconstruire l'église devenue trop petite. Si un projet trop ambitieux provoqua de multiples déboires et affrontements, au final, les paroissiens purent se rassembler le jour de l'Assomption 1853, dans leur nouvelle église, certes couverte à moitié et sans vitraux, grâce à la ténacité et au courage des femmes du village. L'édifice conserve une partie des reliques de saint Gaudence et de saint Restitut, obtenues grâce à l'intervention de Jacques Bousseau, simple fils de cultivateurs, né à la Crépelière, qui devint premier sculpteur du roi d'Espagne.© Micberth
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