Vendredi 02 juin 2023
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![]() | Par François Gimet et René Brémond Référence : 3265 Date édition : 2013 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0756-4 Nombre de pages : 352 Première édition : 1935 Prix: 46.65€ |
D'après certaines traditions, Châteauneuf aurait été reconquis sur les Sarrasins par Guillaume au Court Nez, le Guilhem au Cornet des chansons de geste, qui en fit hommage à l'abbaye de Gellone du diocèse de Lodève. Lorsque le duc d'Aquitaine cessa ses nombreux combats en France et en Espagne, il se retira dans le monastère où il mourut en 812 et qui reçut le nom de Saint-Guilhem-le-Désert. Si cette légende de la reconquête ne s'appuie sur aucun fondement chronologique, il est toutefois exact que depuis une époque indéterminée, les seigneurs de Châteauneuf rendaient hommage de leur fief à son abbé. Ils jouissaient alors du privilège unique de ne pas avoir à se déplacer, puisque c'est le suzerain qui avait la charge de se présenter devant son vassal. Depuis la plus haute antiquité, Châteauneuf n'a fait partie ni d'un état, ni d'une province, ni d'un duché, mais constituait une baronnie indépendante. Cette situation particulière était sans doute due à la personnalité de son premier souverain. En 1332, le pape Jean XXII qui régnait et résidait à Avignon depuis 1314, prit prétexte des contestations et des incidents qui opposaient le seigneur à son suzerain, mais aussi à ses voisins, pour demander à l'abbé de Saint-Guilhem-le-Désert de lui céder ses droits sur Châteauneuf. Rostaing de Sabran, alors baron du lieu, s'y opposa, mais dut se résoudre à lui rendre hommage le 25 janvier 1324. Il réussit toutefois à ne pas devoir supporter une part quelconque des contributions ordinaires de l'état pontifical et à conserver son juge d'appel. L'anarchie qui régnait dans le pays renforça l'atrocité des événements liés aux guerres de Religion. Les réquisitions pleuvaient sur Châteauneuf et lorsqu'en juin 1562 la situation commença à devenir grave, il fut décidé que la porte de la ville serait gardée jour et nuit « par Messieurs les particuliers et habitants sur le pied de trois hommes désignés pour être de service d'un ave maria à l'autre ». Le 2 août, le baron des Adrets qui était pour lors huguenot, après s'être emparé du château de Pont-de-Sorgues et avoir saccagé Vedène et Saint-Saturnin, se dirigea à la tête de ses trois mille fantassins, quatre cents cavaliers et quatre pièces d'artillerie, vers Châteauneuf. Le curé qui refusa d'abandonner ses paroissiens fut massacré sur place ; le presbytère et l'église furent incendiés. Le village eut encore pendant longtemps à souffrir des réquisitions, des impôts de guerre, des garnisons mais aussi de certains de ses gouverneurs dont la brutalité et la rapacité les opposèrent aux consuls et aux habitants.© Micberth
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