Vendredi 29 mars 2024
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Par André Blondel Référence : 2981 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0452-5 Nombre de pages : 206 Première édition : 1906 Reliure : br. Prix: 26.37€ |
L'histoire de Chartres a surtout été celle de sa cathédrale, et en particulier jusqu'au XIIIe siècle. Avant même qu'elle ne soit édifiée, son site était entré dans la légende : un des principaux autels de la religion druidique se serait trouvé à cette même place ; la première église bâtie à Chartres à l'époque gallo-romaine aurait été située sur l'emplacement actuel du chœur. Puis l'édifice fut auréolé aux yeux de tous, d'un éclat de religieuse grandeur, de renommée et de puissance. À l'époque franque, le sanctuaire de la ville était déjà fameux, enrichi par les dons des fidèles et Chartres apparaissait aux contemporains comme la plus opulente des cités de Neustrie, célèbre par la force de ses murailles, la beauté de ses édifices, la science de ses clercs. Cette prospérité, jalousée par les rois francs eux-mêmes, ne pouvait que désigner Chartres aux convoitises des envahisseurs normands. S'ils massacrèrent la population et s'emparèrent de la ville en 858, ils durent s'enfuir en 911, devant la volonté farouche des habitants de défendre leur cité. La cathédrale actuelle fut élevée sur les ruines de plusieurs autres, tour à tour détruites par l'incendie. Les princes adressèrent à l'œuvre leurs dons généreux. Les plus insignes bienfaiteurs furent Philippe Auguste et Louis VIII, Ferdinand de Castille et Richard Cœur de Lion, saint Louis grâce à qui le porche nord fut terminé. Les pèlerins accoururent de tous les horizons, attelés à de lourds chariots qui amenaient les pierres, les bois de construction, le vin et le froment nécessaires à la nourriture des travailleurs. Le 8 mai 1360, dans le petit hameau voisin de Brétigny, alors qu'Édouard III d'Angleterre multipliait les exigences, faisant traîner en longueur les négociations pour la paix, un orage terrible éclata, blessant hommes et chevaux de ses grêlons énormes. C'est vers la puissante cathédrale que le monarque, effrayé, se tourna : élevant les mains vers les deux clochers dominant l'horizon, il fit vœu à la bonne dame de Chartres de consentir la paix. Henri III vint très fréquemment y faire ses dévotions. Les Chartrains avaient la surprise de voir le roi s'avancer nu-pieds, en cagoule de pénitent, ceint d'une cordelière, entouré de capucins, au chant des litanies, loin de la cavalcade bruyante et empanachée de ses déplacement habituels. Plus tard, sous la Révolution, quelques énergumènes fanatiques proposèrent la démolition du monument : la chose allait être décrétée, lorsque quelqu'un s'émut de cette masse de matériaux qui allaient submerger la ville ; l'objection arrêta les plus convaincus.© Micberth
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