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Par abbé Mandet Référence : 3235 Date édition : 2013 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0726-7 Nombre de pages : 208 Première édition : 1923 Reliure : br. Prix: 26.70€ |
Tout d'abord sous la puissance de l'abbaye du Peyroux, Charroux passa aux mains plus énergiques et plus ambitieuses des seigneurs du pays qui transformèrent le bourg en ville, avec son enceinte crénelée, son château fort, ses marchés francs et ses foires. La cité fut donc entourée de larges et profonds fossés, et de murs de circonvallation, flanqués de tous côtés d'un grand nombre de tours rondes et carrées, à créneaux ou à meurtrières. Elle devint ainsi une des places les plus fortifiées de la baronnie de Bourbon et son château accueillit souvent ses seigneurs. Une première charte d'affranchissement fut concédée à la ville par Archambaud VII, au XIIe siècle. Elle fut renouvelée par Archambaud IX, puis confirmée de nouveau en 1435 par Charles Ier, duc de Bourbon. Ennoblie et favorisée par cette charte qui lui octroyait de grands privilèges et lui assurait tous les avantages de la liberté, la cité prospéra et accueillit une riche population de marchands et de bourgeois. Ville d'étapes et de garnisons, Charroux abondait en provisions de toutes sortes et possédait trente-deux tanneries qui produisaient des cuirs de grande qualité grâce à la vivacité de ses eaux de source. Mais la malchance et de nombreuses catastrophes firent subir bien des éclipses à sa prospérité. Frappée à deux reprises par la peste au début du XVe siècle, la population diminua des trois quarts. Á cette époque, les cadavres, trop nombreux, devaient être jetés pêle-mêle dans de vastes fosses et recouverts d'une épaisse couche de chaux vive. Lorsqu'en 1440, Charles VII constitua une armée indépendante des seigneurs, ceux-ci se liguèrent pour faire échouer les projets du roi. Rapidement le Bourbonnais supporta le poids de cette guerre dite de la Praguerie. Charles VII mit le siège devant Charroux et malgré le courage de ses habitants, la place dut céder et fut livrée pendant quinze jours à tous les excès des soldats. Victime, trente ans plus tard, de la guerre du Bien public et des bandes du duc de Bourgogne, la ville se relevait de ses ruines. Le commerce et l'industrie refleurissaient et d'importants marchés se tenaient à nouveau sous les halles, lorsque deux nouveaux maux encore plus terribles l'affaiblirent pour toujours. L'église Saint-Jean-Baptiste fut détruite jusqu'aux voûtes en 1568 par les protestants. La tradition raconte que la flèche, abattue en 1777, aurait été remise en l'état actuel aux frais de quatre tanneurs dont la tête serait grossièrement reproduite aux quatre angles sur lesquels s'appuient les arceaux de la voûte du clocher.© Micberth
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