Mercredi 11 décembre 2024
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Par Al. Rousseau-Leroy Référence : 3467 Date édition : 2017 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0983-4 Nombre de pages : 186 Première édition : 1859 Reliure : br. Prix: 26.00€ |
Vers la fin du Xe siècle, Chantilly n'était qu'un castel isolé sur le bord d'une rivière, au sein d'une immense forêt. Il appartint jusqu'en 1357 à la famille des Bouteiller de France, puis aux d'Orgemont, avant que son histoire prenne une autre dimension en devenant la propriété de Guillaume de Montmorency, à la fin du XVe siècle. Le château qui avait déjà été réédifié en 1331 prit sous sa direction l'aspect formidable des forteresses de cette époque. Grâce à son crédit, le pape Léon X autorisa en 1515 l'exercice du culte dans la chapelle construite dans une des tours du nouveau donjon. Après sa mort, en 1531, son fils Anne de Montmorency lui succéda. Celui qui avait conquis successivement le bâton de maréchal, le titre de généralissime des armées françaises et l'épée de connétable vit bientôt l'envie, la haine et la calomnie s'attacher à ses pas. Exilé à Chantilly de 1541 jusqu'à la mort de François Ier et trouvant la vieille enceinte féodale trop restreinte, il fit construire un nouveau château dans le style élégant de la Renaissance, embelli à l'intérieur par tout le luxe qu'employaient les artistes de cette époque et que visitèrent ses nombreux amis, dont Léonard de Vinci et le Dauphin. Lorsque le très haut et très puissant prince Louis de Bourbon, dit le Grand Condé, se retira après son dernier triomphe guerrier à Chantilly dont il avait hérité, la réputation du domaine se répandit dans toute l'Europe. « On voyait tous les jours le vieux général, conservant cet élan qu'il avait autrefois à la tête de ses troupes, parcourir le parc, suivi de ses secrétaires, excitant le zèle et l'ardeur des nombreux ouvriers, gourmandant ceux-ci, encourageant ceux-là ; nulle difficulté ne l'arrêtait dans ses projets, nul obstacle ne lui paraissait insurmontable. » Il fit percer les routes de la forêt, exécuter les jardins sur les dessins de Le Nôtre, agrandir le château principal sous la direction de Mansart, décorer le petit château d'Anne de Montmorency et creuser les canaux. Alors que ses affaires étaient dans un état pitoyable, il offrit à Louis XIV, en 1671, une fête que Madame de Sévigné évoqua comme « la chose la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue pour les assistants, la plus rare et la plus éclatante, une chose dont on ne trouve pas d'exemple dans les siècles passés ». Quelques décennies plus tard, Louis-Henri de Bourbon qui menait un train royal à Chantilly fit construire les écuries, somptueux édifice « qui serait une des sept merveilles du monde, s'il avait été bâti à Athènes » et établit sur ses terres une manufacture de porcelaine.© Micberth
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