Mercredi 09 octobre 2024
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Par Gabriel Claux Référence : DFDH64 Date édition : 2014 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0838-7 Nombre de pages : 370 Première édition : 2014 Reliure : br. Prix: 49.00€ |
« Je crois que nous ne resterons plus longtemps à Quimper et que nous allons rapprocher. Sans cela on y est bien, la nourriture bonne et la santé aussi », écrit Maurice Monpoix dans sa première lettre, le 16 septembre 1914. Il effectue ses classes : « On nous dresse à tous les trucs de la guerre et je crois que d'ici quelque temps on fera une bande de gaillards à qui les Boches feront bien de ne pas se frotter » ; puis il arrive à Sainte-Ménehould, le 13 novembre, après un voyage de deux jours dans des wagons à bestiaux. « Terré dans les bois comme un renard », il rêve d'armistice, se plaint de ne pouvoir se laver et réclame du chocolat, des chaussettes, une flanelle et un caleçon pour lutter contre le froid intense. Les lettres de sa famille lui sont d'un grand réconfort et ses combats contre l'ennemi commencent à altérer sa santé. La nourriture devient une véritable obsession : « Vous savez, nous sommes comme des gosses pour tout cela car nous en sommes tellement privés ». Puis un long silence de dix-neuf jours plonge sa famille dans l'angoisse la plus totale : « Vous m'en excuserez, écrit Maurice, parce que je viens de passer des quarts d'heure où j'en ai vu de drôles. » Malade à cause l'eau bue en descendant des tranchées, il est évacué du front et coule quelques jours heureux « dans un bon lit avec un matelas tout neuf ». Et pour prolonger cette parenthèse réconfortante au physique comme au moral, il feint d'être plus malade qu'il ne l'est en réalité. Outre sa durée, le parcours de Maurice Monpoix durant cette terrible guerre se caractérise par sa présence sur les théâtres d'opération les plus importants et les plus divers. Le jeune soldat a combattu au bois de la Gruerie en 1914, à la Chalade, aux Éparges en 1915, lors de l'offensive de la Somme en 1916, au Chemin des Dames en 1917. Á travers ses lettres, il fournit un témoignage réaliste et poignant sur la violence du feu, donnant ainsi un éclairage qui diffère des communications officielles de l'état-major que Gabriel Claux a pris soin de joindre à cet échange épistolaire. Deux jours après sa missive du 2 octobre 1918, Maurice meurt sous un bombardement ennemi, alors que la fin du conflit est toute proche. Lorsque ses parents se rendent à Liry, leur fils n'est pas encore inhumé et repose toujours là où il est tombé. Son corps est si mutilé que sa mère ne le reconnaîtra que grâce au rapiéçage apporté par elle-même à ses vêtements « qui avaient fait la guerre ».© Micberth
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