Vendredi 13 décembre 2024
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Par Xavier Rousseau Référence : 3276 Date édition : 2013 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0768-7 Nombre de pages : 108 Première édition : 1936 et 1953 Reliure : br. Prix: 14.88€ |
Au VIe siècle, le comte Ralph vivait en parfaite harmonie avec son épouse Eveline du Champ-de-la-Pierre, bien qu'après sept ans de mariage, un enfant manquât toujours à son bonheur. Lorsque la comtesse fut enfin enceinte, il tomba sous le charme d'une fée. Leur liaison dura sept mois, jusqu'au jour où l'épouse trompée frappa d'un poignard l'ensorceleuse. Au matin, le mari avait été assassiné. Une tache de sang qui ne coulait ni ne se coagulait couvrit alors le front d'Eveline puis celui de son fils Karl et de ses descendants jusqu'à la septième génération. Il ne reste aucune trace du château de Ralph, mais Guillaume Ier de Bellême, qui avait pour mission de défendre les marches méridionales du duché de Richard, édifia une forteresse au XIe siècle sur la colline s où le bourg s'établit ensuite. Le premier seigneur dont les chartes font mention, fut Roger de Carrouges, vers 1150. Un de ses descendants, Jean IV, élevé à la dignité de chevalier d'honneur du roi, fut au cœur d'une affaire retentissante. Au retour d'une longue absence, sa femme déclara avoir été outragée par Jacques Le Gris. Son alibi empêcha les juges de le condamner et un duel judiciaire fut ordonné. L'accusé tué fut ainsi légalement reconnu coupable avant que l'épouse n'émette des doutes sur l'identité de son agresseur et, honteuse, s'enferme dans un couvent. Jean IV choisit, quant à lui, de partir en croisade. Si les épitaphes de Marguerite Darval et de Jean Blosset assurent qu'ils « levèrent le chastel de Carrouges », il semble probable qu'ils ne firent que relever une demeure abandonnée et en partie ruinée. Ils y reçurent Louis XI le 11 août 1473 ; Charles IX et Catherine de Médicis y séjournèrent, accompagnés d'une cour considérable, un siècle plus tard. Les premiers Le Veneur de Carrouges, pourvus pour la plupart de hautes charges dans l'Église, l'Armée et l'État, achevèrent probablement l'ouvrage commencé par Jean Blosset. Tout en poursuivant les embellissements de l'édifice, ces seigneurs conservèrent si bien à leur château sa puissance défensive que, lors des guerres de Religion, le fameux Montchrétien dut renoncer à l'assiéger. Au XVIIIe siècle, un chanoine de la collégiale le décrivait comme étant l'un des plus beaux de la province par le nombre de ses parties, la grandeur de ses appartements et la beauté de ses tableaux. Son pavillon dut être restauré à la suite d'un incendie survenu le 13 août 1944 après que les alliés eurent tiré sur un camion allemand abrité sous le bâtiment et chargé d'essence et de munitions.© Micberth
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