Vendredi 13 décembre 2024
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Par Jean Boullard Référence : DFDH42 Date édition : 2008 Format : 18 X 25 ISBN : 978-2-7586-0246-0 Nombre de pages : 258 Première édition : 1950 Reliure : br. Prix: 39.55€ |
Jean Boullard nous fait partager sa parfaite connaissance des habitants du pays d'Auge, avec une profonde tendresse, teintée d'une complaisance certaine pour les traits les plus noirs de leur caractère, qu'il n'hésite cependant pas à nous dévoiler. Il les définit ainsi : « Le Normand a un sens inné de son intérêt. C'est à croire qu'il possède des antennes pour l'avertir du danger ou le mettre sur la piste de quelque bonne affaire () L'Augeron, en particulier, est réaliste, férocement réaliste quand il s'agit d'acquérir un champ au meilleur compte ». Son désir de tirer son épingle du jeu l'amène parfois, à rivaliser de « roublardise » face à un adversaire qui n'est pas prêt à s'en laisser compter ; mais l'entêtement n'est jamais très loin, le poussant parfois à commettre l'irréparable, au détriment de ses proches, qu'il n'hésitera pas à sacrifier, à l'occasion. Sa cupidité est à la mesure de son avarice. À l'heure de l'agonie de sa femme, non seulement il marchande les honoraires du médecin mais il garde encore l'esprit assez clair pour duper le praticien. Loin de se laisser impressionner par ceux qui sont plus instruits que lui, il saura utiliser et détourner leurs conseils pour en tirer le plus grand bénéfice. Paresse, mauvaise foi, égoïsme et misogynie sont aussi au rendez-vous. Mais malgré tous les défauts de ces protagonistes, le lecteur partagera très vite les sentiments de Jean Boullard à leur égard. Grâce à son humour, la sympathie s'installe dès les premières pages. Comment ne pas apprécier le simple bon sens qui annihilera en quelques secondes les savantes métaphores du curé de Meulles ? Comment ne pas sourire des déboires de ce pauvre agriculteur aux prises avec la modernité des commodités domestiques ? Parmi les éléments importants du quotidien, le calvados tient une place à part, « cette eau-de-vie sans laquelle les Normands ne tiendraient plus à la vie ». Si sa diffusion n'est pas toujours opérée dans la plus grande légalité, sa consommation relève d'un véritable rituel, qui accompagne, parfois, l'Augeron ou l'Augeronne sur son lit de mort et même dans sa tombe ! Entre divertissement et étude sociologique, Jean Boullard nous propose des tranches de vie qui ont la douce saveur de notre terroir.© Micberth
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