Dimanche 19 janvier 2025
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Par Jean-Baptiste Desfeux Référence : 2105 Date édition : 2004 Format : 14 X 20 ISBN : 2-84373-483-5 Nombre de pages : 68 Première édition : 1889 Reliure : br. Prix: 10.14€ |
La chouannerie qui se développa au nord de la Loire, en Bretagne et en Normandie, mais aussi dans le Maine, l'Anjou et en Touraine, se constitua comme une guerre de partisans (auxquels se mêlèrent parfois des brigands), mais ne forma jamais de véritables armées, comme en Vendée. Ici, dans cet ouvrage consacré aux cantons de Brécey et de Tirepied (1re et 2e chouanneries), cette spécificité apparaît clairement et le fait que tous les événements soient relatés par un notaire sexagénaire qui puise dans ses (ineffaçables) souvenirs d'enfant renforce encore l'impression d'authenticité : « Je n'ai rien inventé ni amplifié, écrit l'auteur, on peut croire que tout ce que j'ai raconté est la plus exacte vérité. » Il a sept ans quand il voit partir le curé de Notre-Dame-de-Livoye pour l'Angleterre et il en a neuf quand les prêtres réfractaires (les abbés Chapel, Maincent, Rondel, Vaugrente, Denosle, de Gouvetz...) parcourent les campagnes, fulminant contre les jureurs, que le tocsin sonne dans toutes les communes (entrée des Vendéens à Avranches) et que les premiers Chouans sévissent, la nuit, le visage noirci, « presque tous des voleurs, assassins et brigands », se faisant appeler les chasseurs du roi. Ici, dans cette réalité happée, prise sur le vif, le manichéisme n'est pas de mise : « Les colonnes mobiles donnant la chasse aux Chouans commirent autant de vols et de brigandages que ceux qu'ils poursuivaient. » Et l'oncle Bouvet, « connu pour ses idées républicaines », voit sa maison pillée par les chasseurs du roi et sa vie menacée par les hommes de la colonne mobile de Brécey qui tuent ses poules, ses oies et deux agneaux, avant de les emporter. Pourtant, dans un temps où « chacun faisait justice comme il l'entendait », le courage n'est pas absent : un menuisier de Saint-Nicolas-des-Bois résiste, pendant toute une nuit, à 50 chouans qui assiègent sa maison et les chouans, après leur victoire du Grand-Celland « font rouvrir et bénir les églises et les prêtres y disent la messe comme en temps de paix ». Et la note rocambolesque n'est pas absente des aventures de l'abbé Chapel qui, un jour, traqué par les Bleus, se glisse dans un lit, à côté d'une des filles Bainée, coiffe sur la tête et vêtement léger, et, passant ainsi pour sa sœur, parvient à leur échapper.© Micberth
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