Mardi 15 octobre 2024
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Par N. Béjin-Garcia et C. Bauchart Référence : 3516 Date édition : 2018 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-1036-6 Nombre de pages : 100 Première édition : 2018 Reliure : br Prix: 15.00€ |
En 1140, Renaud de Rozoy fit construire la première chartreuse dans la vallée de Coymis. Elle prit alors le nom de Notre-Dame du Val-Saint-Pierre. Puis de 1250 à 1270, sous le priorat de Martin de Laon, un nouvel édifice fut bâti au pied du Martimont. En raison des inondations, des infiltrations d'eau et de l'humidité occasionnant des maladies et provoquant le décès de plusieurs moines, la construction d'une troisième chartreuse débute le 8 juillet 1631, sur la colline, plus près de Braye-en-Thiérache. Si les bâtiments principaux du monastère sont élevés en quelques années, plusieurs décennies seront nécessaires pour achever la chartreuse dont la porte principale mentionne la date de 1724. Entre 1200 et 1789, les possessions de la chartreuse se sont largement accrues. En 1759, trois mille hectares composés de bois, de terres labourables, de prés, de vignes, d'étangs et de fermes lui appartenaient. Merlin de Thionville, venu rendre visite à son parent procureur de la chartreuse l'a longuement décrite. L'église était « resplendissante de dorures ». Son sanctuaire était surmonté d'une couronne soutenue par des colonnes de marbre de vingt à trente pieds de hauteur et le chœur des chantres était garni de stalles en bois de chêne d'une rare beauté. Les moines surent exploiter les découvertes techniques et scientifiques de leur époque. La réputation de la pharmacopée du Val-Saint-Pierre était bien établie, grâce aux soins que le frère Antoine Lefèvre apportait à la préparation de ses médicaments et à son élixir, ancêtre de la Chartreuse verte. Plus étonnante était la machine hydraulique à trois pompes foulantes et aspirantes dont le mécanisme était entraîné par un cheval. Inspirée de la machine de Marly conçue pour l'alimentation en eau des fontaines du château de Versailles, elle permettait la distribution de l'eau dans toutes les dépendances. Le succès de cette machine fut tel que l'empereur de Chine chargea le père Benoist d'en orner son jardin d'été à Pékin. La vie des chartreux était un mélange de vie érémitique, de solitude et de vie commune. « Venant en aide aux plus démunis, apportant assistance aux paysans dans les années difficiles, aux villages qui avaient subi un dommage, aux monastères en difficulté, aux pauvres de tous âges, ils consacraient une grande partie de leurs revenus à la bienfaisance. » Déclarée bien national, la chartreuse du Val-Saint-Pierre sera vendue au début de la Révolution et rapidement démolie. © Micberth
Article(s) de presse :L'AISNE NOUVELLEL'UNION
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