Lundi 16 septembre 2024
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Par l'abbé Martin-Val Référence : 3106 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0587-4 Nombre de pages : 296 Première édition : 1891 Reliure : br. Prix: 38.54€ |
Le camp romain de Boulogne fut occupé à trois époques différentes et bien déterminées qui correspondent aux grandes guerres soutenues dans la Gaule Belgique, pour établir définitivement la domination romaine sur les peuples du Nord. Durant les cinq cents ans de cette occupation, des alliances furent contractées avec les Gaulois. C'est ensemble qu'ils tentèrent ensuite de résister aux invasions franques, mais au bout de cent ans de combat, la soumission fut inévitable ; Boulogne fit alors partie du royaume de Soissons. La reine Bathilde, considérant les monastères comme des écoles de vertu, de respect et de vrai progrès, en fonda de nombreux, dont l'abbaye de Corbie. Elle et son fils Clotaire III firent bénéficier celle-ci de nombreuses donations, et notamment d'une portion de terrain à la Terrière. Le territoire fut ainsi séparé en deux seigneuries ; l'une dépendait des religieux, l'autre du seigneur de la Montagne, Frodin. Au XVe siècle, après la donation de Karados, elles furent réunies et passèrent exclusivement dans les mains des abbés de Corbie. La légende de la Tête de Robin, petit tertre surmonté d'un arbre au bas de la montagne du côté de Fescamps, raconte de façon fantaisiste et totalement anachronique, ce rattachement, mettant en scène le premier et le dernier propriétaire de la seigneurie de Boulogne-la-Grasse. Lors des guerres dans lesquelles s'affrontèrent les Bourguignons et les Armagnacs, le pays eut particulièrement à souffrir : situé non loin de Roye qui était le point de mire des partis, il était sans cesse sillonné par les troupes venant de Compiègne ou de Clermont. Les combats incessants et les embuscades perpétuelles expliquent le grand nombre de tombes isolées que l'on trouve partout sur le territoire. Deux faits, en particulier, illustrent cette époque néfaste. Au cours du premier, les champs mal buqués, cinq cents soldats conduits par Desquenes Karados, marchant pêle-mêle sur la foi d'un sauf-conduit et accompagné d'un capitaine ennemi chargé de veiller à l'exécution de la parole jurée, furent massacrés, à la sortie du village, par des Anglais venus prêter leur concours aux Bourguignons. Chaque 8 septembre, le clergé et les habitants commémore le second en se rendant en procession près d'une petite statue en bois, dite « la Vierge de la Bataille », située dans un vieil orme à la jonction d'un chemin venant d'Orvillers : là se déroula une sanglante bataille, en 1437, qui vit la victoire du capitaine royaliste La Hire, sur Jean de Luxembourg, chef des Bourguignons.© Micberth
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