BLESLE (Notice historique sur) et l'abbaye de Saint-Pierre-de-Blesle

Par Léo de Saint-Poncy

Référence : 3071
Date édition : 2011
Format : 14 X 20
ISBN : 978-2-7586-0551-5
Nombre de pages : 156
Première édition : 1869
Reliure : br.

Prix: 20.28€

La situation de Blesle, site enfoui dans une vallée profonde, au milieu des rochers et des bois, ne s'explique que par son origine monastique. De même que les seigneurs laïques recherchaient les lieux élevés pour bâtir leur aire dans un but de domination, les ordres religieux préféraient, dans une pensée de sécurité et de bien-être, les endroits abrités, les solitudes écartées, loin des chemins fréquentés par les routiers, le plus souvent dans une vallée fertile, au bord d'un ruisseau ou d'un étang. L'histoire de Blesle se confondit longtemps avec celle de son abbaye. Durant son existence de neuf siècles, celle-ci parcourut des destinées bien diverses. Sa fortune marcha d'abord d'un pas rapide, et, soit par acquisitions, oblations magnifiques, legs pieux, deux cents ans après sa création, elle avait atteint un haut degré de puissance, sous le pontificat d'Urbain II. Ses possessions franchirent les limites, déjà fort reculées, de l'archiprêtré de Blesle. Plusieurs rois de France, comme Robert le Pieux, fils d'Hugues Capet, des princes, des ducs, des comtes d'Auvergne, les plus grands personnages de la chrétienté s'occupèrent avec sollicitude de ce couvent et lui firent des libéralités. Souvent menacées par d'ambitieux voisins, les dames de Blesle en quête d'un protecteur tout proche, s'adressèrent à leur puissant voisin, le baron de Mercœur et lui concédèrent un emplacement dans la ville pour y bâtir un château, avec obligation de venir les secourir et de considérer ce castel comme un fief relevant de l'abbaye. Souvent des difficultés surgirent entre le couvent et son belliqueux vassal, malgré le pacte qui fut signé entre les parties en 1253. Ces dissensions s'estompèrent cependant lorsque la contrée eut à souffrir des incursions anglaises. Durant les guerres de Religion, le monastère et le château s'entendirent aussi à merveille pour repousser les nouveautés. Fidèle à l'orthodoxie romaine, la ville figura parmi celles attachées au parti de la Ligue. Petit à petit, les ducs de Mercœur firent tourner leur tutelle au détriment de l'abbaye qui, devenue royale, marcha rapidement vers la décadence. Le temps n'était plus où le duc de Bourbon rendait hommage aux abbesses de Blesle ; une série de tribulations diminua leur importance et plia leur fierté. Lorsque Louise de Saint-Poncy devint abbesse en 1776, elle trouva l'abbaye dans un état déplorable. Les travaux qu'elle entreprit ne furent jamais achevés, la Révolution empêchant leur complète exécution.

© Micberth

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