Samedi 25 janvier 2025
Collection fondée en 1987
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Par Maxime de Sars Référence : 2860 Date édition : 2009 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0326-9 Nombre de pages : 164 Première édition : 1936 Reliure : br. Prix: 22.31€ |
Fondée en 660, l'abbaye Notre-Dame, construite entre les murailles de Soissons et l'Aisne, réunit rapidement une communauté importante. Plusieurs princesses de la famille de Charlemagne y prirent le voile. Sur la demande de l'abbesse Imma, petite-nièce de l'empereur, Charles le Chauve intervint dans la réorganisation matérielle de ses nombreux biens, dans un curieux document promulgué en 858. Il y confirme solennellement la propriété pour toujours de seize villages, parmi lesquels Billy-sur-Aisne, dont les revenus devaient être « entièrement et fidèlement employés au boire et au manger des servantes de Dieu ». Les revenus d'autres villages étaient réservés aux personnes âgées et aux malades, à l'entretien des vêtements ou encore à la réception des hôtes. Mille ans plus tard, à la veille de la Révolution, l'antique abbaye Notre-Dame jouissait encore de presque tous les domaines énumérés par le monarque. Le 15 février 1791, pour la première fois, un des biens religieux de Billy fut mis en vente ; il s'agissait du clos Notre-Dame, que les moniales faisaient cultiver pour leur consommation personnelle. Nombreuses furent ensuite les ventes de biens qui modifièrent considérablement le tableau social et économique de la commune. Si la population avait accueilli avec calme et enthousiasme les réformes adoptées par l'Assemblée, la constitution civile du clergé amena l'indécision et la discorde. Jean-Baptiste Lermuzeaux, curé de Billy depuis le 12 mars 1777, prêta « le serment qu'on lui demandait » avec empressement le 8 novembre 1790 et ne tarda pas à cumuler les fonctions civile et ecclésiastique. Mais son inclination pour une femme de quatorze ans sa cadette, qu'il tint à épouser devant l'officier d'état civil, fut à l'origine de son emprisonnement, avant qu'une lecture plus approfondie de son dossier lui vaille les honneurs de la République. À l'issue de la Première Guerre mondiale, les habitants revinrent progressivement dans leur village dévasté, s'unirent pour le reconstruire et partagèrent la croix de guerre, pour avoir en 1918, « supporté avec un beau courage l'occupation ennemie, sans avoir vu ébranler [leur] foi () dans le triomphe final de la France ».© Micberth
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