Samedi 07 septembre 2024
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Par André Talmont Référence : 3530 Date édition : 2019 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-1050-2 Nombre de pages : 154 Première édition : 1887 Reliure : br. Prix: 20.00€ |
Par sa proximité de l'Artois alors possédé par la maison de Bourgogne, par sa position sur les confins du territoire de Paris et de Rouen, par son peu de distance de la mer, Beauvais était la clé du royaume de France. Après avoir brûlé Nesle et s'être emparé sans coup férir de Roye et de Montdidier, Charles le Téméraire entra dans le Beauvaisis, pour courir de là en Normandie, où il avait donné rendez-vous à son allié le duc de Bretagne. Ruinée par des guerres perpétuelles, la cité de Beauvais était presque sans défense. La situation paraissait désespérée : sans troupes, sans artillerie, sans munitions de guerre, comment pourrait-elle résister ? Mais elle préfère s'ensevelir sous les décombres de ses murailles plutôt que de subir le joug de l'étranger. Suivant les anciens plans de défense, tous les arbres d'alentour sont coupés. Les populations des campagnes, les religieuses et les moines des abbayes des environs, les seigneurs des châteaux voisins viennent se réfugier avec tout ce qu'ils ont de précieux. Dans la matinée du 27 juin 1472, les ouvriers couvreurs qui réparaient la toiture de la cathédrale aperçoivent à l'horizon une troupe de gens armés s'avançant vers la ville. Ils sonnent la cloche d'alarme de la cathédrale et les cloches des treize paroisses y répondent par des sons de détresse. Toute la ville est sur pied. Jusqu'au 9 juillet, elle fait preuve d'une résistance extrême. Cependant, le danger devient de plus en plus menaçant. Les batteries ont ouvert trois larges brèches à la muraille. A huit heures, ce matin-là, le duc de Bourgogne ordonne un troisième assaut. Un intrépide parvient à gagner le haut du rempart et y plante l'étendard de Bourgogne. Les troupes du Téméraire poussent de formidables cris de victoire, lorsque soudain une jeune fille apparaît, l'œil en feu, les cheveux épars, brandissant une hache légère. Elle ramène au combat ceux qui ont perdu tout espoir et se préparaient à fuir. Elle entraîne sur ses pas les hommes découragés, les femmes éplorées. Elle saisit l'étendard ennemi, précipite le Bourguignon dans le fossé et agite avec fierté son précieux trophée. Cet exploit inattendu, dépouillé d'ambition et de fanatisme, semble pétrifier l'agresseur. Sur toute la ligne menacée se reproduisent le même courage et la même intrépidité. Les femmes le disputent aux hommes dans cette lutte suprême et tout le peuple électrisé achève la victoire d'une femme sur les 80 000 guerriers de Charles le Terrible.© Micberth
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