Samedi 25 mars 2023
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![]() | Par J. Duchaussoy Référence : 3109 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0590-4 Nombre de pages : 320 Première édition : 1898 Reliure : br. Prix: 42.60€ |
Devenu le plus grand et le plus redoutable des vassaux de la couronne de France, Philippe d'Alsace, comte de Flandre, dota le territoire de Beauquesne d'un puissant château fort qui en releva singulièrement la valeur. Apprécié de ses sujets parce qu'il administrait avec sagesse et bonté son vaste héritage et celui de sa femme, il toucha au comble de la puissance, lorsque le testament de Louis le Jeune l'institua tuteur du nouveau roi, Philippe II. L'ambition du jeune monarque se heurta cependant rapidement à l'autorité de Philippe d'Alsace et, à l'issue de nombreuses années de conflit, Philippe Auguste entra en possession de Beauquesne. Il y établit alors un prévôt royal. Celui-ci réunissait tous les pouvoirs et était chargé de veiller à tous les détails de l'administration civile, de percevoir les impôts et les redevances dues au roi, de rendre la justice, de réunir et commander les hommes d'armes de la circonscription. L'institution de la commune à Beauquesne remonte à peu près à la même époque ; ceux qui n'étaient ni nobles ni clercs échappaient ainsi à toute exaction arbitraire de la part de leur seigneur, moyennant le paiement d'une taxe annuelle. En signant la paix de Cambrai, le 5 août 1520, François Ier dut renoncer au ressort et à la souveraineté de sa couronne sur l'Artois et sur la Flandre. La prévôté de Beauquesne subit les conséquences de cette funeste guerre contre Charles Quint et se trouva limitée à la partie de sa juridiction comprise dans l'Amiénois, entre la Somme et l'Authie. Lorsque Henri II reprit les hostilités, il visita et fit réparer quelques-unes de ses places fortes, dont celle de Beauquesne qui fut cependant prise et occupée par l'avant-garde de Philibert-Emmanuel. Rien ne resta debout dans la cité incendiée. L'édifice dans lequel le prévôt tenait ses assises fut détruit comme les autres, de sorte que l'officier se vit forcé de se réfugier à Amiens. L'insécurité d'un séjour si voisin des possessions espagnoles lui donna un prétexte pour se fixer désormais dans cette ville, laissant à Beauquesne la seule prérogative de continuer à donner son nom à la prévôté. Sous les derniers Valois, l'État, épuisé depuis longtemps par les guerres étrangères et par les dépenses de la couronne, vit sa détresse s'accroître encore à cause des guerres de Religion. Charles IX décida donc la mise en vente de ses terres et seigneuries de certaines de ses provinces, dont celle de Picardie. Tout en restant jusqu'à la Révolution « terre royale et engagée », Beauquesne n'en tomba pas moins pendant plus de deux cents ans, à la condition d'une simple bourgade soumise à un seigneur féodal.© Micberth
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