Mercredi 17 avril 2024
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Par Edouard Ducéré Référence : 3255 Date édition : 2013 Format : 20 X 30 ISBN : 978-2-7586-0746-5 Nombre de pages : 214 Première édition : 1893 Reliure : br. Prix: 33.48€ |
L' histoire de Bayonne commence par celle de ses fortifications, de ses enceintes et de ses châteaux qui l'ont préservée pendant de longues années des griffes de fer des envahisseurs. La première enceinte, construite par les Romains, donna à la ville l'apparence d'un nid d'aigles dominant le cours de l'Adour et de la Nive. La tour du Bourreau, adossée à cette muraille, a accueilli des générations d'exécuteurs. « Il y avait tant de voleurs à essoriller, d'assassins à pendre, de traitres à décapiter, de filles de mauvaises vie à calmer à l'aide d'un bain froid dans la rivière », que la ville leur accorda de nombreux privilèges. Considéré comme le premier des bourgeois et le dernier des gentilshommes, le bourreau finit par se plaindre amèrement de la mauvaise rétribution de son travail, oubliant un avantage tout spécial : il pouvait embrasser sur la bouche les belles condamnées qui passaient entre ses grosses mains de tortionnaire. Un peu plus loin, les pierres noircies de la porte d'Espagne conservent le souvenir de la touchante et mélancolique Élisabeth de Valois, de la noble et hautaine Anne d'Autriche et des puissants rois qui ont foulé de l'ongle de fer de leurs chevaux, l'esplanade qui la précédait. Certains logèrent dans le vieux château. François Ier fit entasser dans une des tours l'énorme rançon qu'il s'était engagé à payer au vainqueur de Pavie et qui ruina la France pendant près d'un demi-siècle. Par une galanterie d'Henri IV à la belle Corisandre d'Andoins, le château et le gouvernement de la ville passèrent dans la famille de Gramont qui les conserva jusqu'en 1789 et laissa sa trace indélébile. Au commencement du XVIIIe siècle, la reine Marie-Anne de Neubourg fit construire le château de Marrac que Napoléon acheta et fit aménager lors de son séjour à Bayonne au cours duquel il obtint l'abdication des Bourbons d'Espagne. L'empereur y donna un baiser sous les yeux ébahis d'un grenadier et d'un garde d'honneur, à la belle Mlle G., lectrice de son épouse, et un modeste accordeur de piano s'enhardit auprès de l'impératrice qu'il avait prise pour une simple femme de chambre. La place de la Liberté, anciennement place Gramont, fut le lieu des fêtes, réceptions et réjouissances de toutes les époques. Charles IX et Catherine de Médicis y donnèrent un brillant carrousel en l'honneur de la reine Élisabeth, du duc d'Albe et de toute la cour espagnole, qui traînaient à leur suite quatre mille personnes et dix mille bêtes de somme. Après leur départ, tout avait été dévoré comme si un nuage de sauterelles était passé sur la ville ; mais ils avaient laissé un véritable flot d'or.© Micberth
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