Vendredi 09 juin 2023
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![]() | Par Ernest-Antoine Seillière Référence : DFDH33 Date édition : 2007 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0034-3 Nombre de pages : 262 Première édition : 1861 Reliure : br. Prix: 32.45€ |
Il fallait être un familier de la région septentrionale des Vosges, féru d'histoire et de littérature, et assez amoureux de « l'une des plus fraîches et des plus riantes vallées au pied du Donon » pour écrire un récit aussi captivant qui éclairait, de surcroît, les lecteurs sur la vie quotidienne au cœur de cette contrée forestière. C'est, en effet, dans cette perspective qu'Ernest-Antoine Seillière retrace l'histoire d'un Parisien d'origine, Maurice Ambert, qui, las des plaisirs de la capitale, a quitté une bohème artistique de luxe pour un travail d'architecte à Strasbourg et qui, recru de labeur, a entamé un voyage à pied dans les Vosges. Il connaît le plaisir d'être « seul et libre face à la nature » et, un jour de mai 1852, après avoir entendu son guide lui parler de la Meix, un village englouti, puis rencontré un braconnier à qui il arrive de conduire la schlitte (cette tueuse d'hommes, d'où les croix noires au bord des chemins), et enfin un curé, qui s'est fait charpentier et maçon pour reconstruire son église, il arrive à la commune d'Hermont. L'intrigue se noue dans cette localité, où vit « une population d'environ quatre cents personnes, schlitteurs, bûcherons, marnageurs (charpentiers de forêt), charbonniers, flotteurs, tous assez pauvres diables ne possédant pas un sou vaillant » et la jolie Marguerite, pour qui le sabotier du village fabrique spécialement des petits sabots en bois noir et verni. Maurice plonge dans cette vie âpre, dessine les plans du portail et de la tour de l'église pour le curé, assiste à la préparation de la fête paroissiale (rôtis pantagruéliques, vaudes de sarrasin, nouilles et cnêpes, tartes de couetches et de brimbelles, kugel hof, ramas et vecques saupoudrées de sucre...), seul moment annuel de liesse collective, où les danseurs, le soir, sont vêtus de blouses neuves, garnies de passementeries diverses et leurs cavalières de toilettes aux couleurs éclatantes. À la veillée, les langues vont bon train (histoires, légendes, irruption des Allemands, en 1815, au Grand-Mesnil) et, le lendemain, à l'aube, le village s'éveille, la cloche sonne l'angélus et Marguerite entend « les coups réguliers de la scie de Jacques ».© Micberth
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