Mardi 15 octobre 2024
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Par Edouard de Lorière Référence : 3148 Date édition : 2012 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0632-1 Nombre de pages : 298 Première édition : 1904-1906 Reliure : br. Prix: 38.54€ |
Au VIIe siècle, Alanus, le plus ancien seigneur de Sablé qui soit connu, fit don aux chanoines du Mans de tous ses biens, parmi lesquels se trouvait Asnières. Deux siècles plus tard, l'évêque saint Aldric, qui entreprit de grands travaux hydrauliques au Mans, eut l'idée de capter pour le besoin des habitants une source intarissable qui ne gelait jamais et qui rendit les plus grands services à la cité. Puis, à l'issue d'une période trouble au cours de laquelle le Maine fut en proie à la plus terrible des anarchies, la légende dorée épouvanta tout le pays alors plein de respect et de foi : Damase, qualifié seigneur d'Asnières, arrogant et impie, vivant avec sa nièce dans une union illégitime et scandaleuse, périt par l'eau et le feu, selon la prédiction de Hugues de Saint-Calais. Au XIIIe siècle, les chanoines, riches et puissants, maîtres du pays, seigneurs souverains au temporel comme au spirituel, construisirent un grand bâtiment appelé La Cour, qui devint le siège de l'administration de toutes leurs possessions. Un temps épargnée par les Anglais, la paroisse tenta ensuite de se mettre à l'abri du pillage et des violences des garnisons, en payant une rente aux envahisseurs, et, après leur départ, les chanoines décidèrent d'agrandir leur église qui, en permettant un plus grand développement dans les pompes des offices, suscita de nouvelles donations. Une école fut fondée dès le XVe siècle et Jean Herruau avec son épouse accordèrent une rente aux enfants, sous la forme d'une brioche. Si les querelles religieuses et les guerres civiles de la fin du XVIe siècle ne laissèrent aucune trace dans la paroisse qui ne comptait que des catholiques, un procès retentissant marqua les esprits. Opposant Jean Coulomp, curé d'Asnières, aux chanoines au sujet des dîmes, il débuta en 1602 et se termina soixante-deux ans plus tard, le 1er mai 1664. Le 8 mars 1789, à l'issue de la grand-messe, les habitants rédigèrent leurs doléances en neuf articles. Réitérant leur dévouement au roi, ils réclamaient la réduction de la grande propriété ecclésiastique, dont les revenus affermés à des fermiers généraux, souvent étrangers, ne restaient pas sur le pays et ne retournaient pas à l'ouvrier. Les chanoines qui portaient le titre de seigneurs barons d'Asnières, hauts justiciers, seigneurs spirituels et temporels, firent l'inventaire de leurs biens. En échange de ce qui leur fut enlevé, ils touchèrent une rente de 1 893 francs, qui fut supprimée lorsqu'ils refusèrent de prêter serment à la constitution civile du clergé.© Micberth
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