Vendredi 13 décembre 2024
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Par Gaston Héracle-Leroy Référence : 3333 Date édition : 2014 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0830-1 Nombre de pages : 94 Première édition : 1919 Reliure : br. Prix: 13.00€ |
La période du bombardement intensif d'Amiens, en 1918, s'étend sur une durée de 147 jours. Les avions ouvrirent le feu le 22 mars en jetant dix bombes rue Abladène et route de Saint-Fuscien. Ils le fermèrent le 15 août en laissant tomber trois torpilles dans la rue Saint-Fuscien. Durant 28 journées de bombardement aérien, 872 bombes ou torpilles furent jetées au total. Les canons intervinrent entre le 4 avril et le 2 août ; 11 130 obus furent projetés. Les impacts qui entourent la cathédrale prouvent qu'elle servit au repérage, mais ne constituait pas une cible. Sept obus tombèrent cependant sur l'édifice. Le culot du premier obus s'enfonça dans le pavement avec une telle force qu'il ne put être retiré qu'au mois de mars 1919. Grâce aux boucliers de sacs protégeant les portails, les sculptures demeurèrent indemnes. M. Favry, architecte de la cathédrale, sauva les précieux vitraux du XIIIe siècle en les faisant enlever deux ans plus tôt : le verre cathédrale qui avait pris leur place fut pulvérisé par un obus qui coupa l'arc-boutant de l'abside. L'hôtel de ville où s'était concentré tout ce qui subsistait de vie locale reçut une bombe incendiaire et cinq obus. Bien qu'il fût souvent visé, les dégâts qu'il subit restèrent relativement faibles. Il n'en fut pas de même pour l'école des beaux-arts et la salle des fêtes aménagées dans l'ancienne halle au bled. Le 10 mai, vers 4 heures du matin, une torpille perça la toiture et le plafond vitrés et s'enfonça dans le sol, traversant le plancher en béton, puis éclata, creusant un formidable entonnoir de douze mètres de diamètre. La déflagration dans ce lieu clos fut formidable. La charpente métallique du toit éclata et s'effondra dans la salle. De lourds fragments furent également projetés sur les toits des maisons du quartier. M. Michel, conservateur de la bibliothèque, sauva la plupart des manuscrits et des ouvrages anciens alors qu'un obus avait disloqué des vitrines, arraché des panneaux, détruit un chéneau et des plafonds, et que l'eau avait exercé de regrettables ravages. Dans le chapelet de torpilles qui saccagea la préfecture, le soir terrible du 26 mars, l'une toucha le pavillon nord-ouest du musée. La précieuse collection des dessins que Duthoit avait consacrée à la ville d'Amiens et à l'arrondissement fut en partie anéantie. Dès le début des bombardements, M. Vivien, directeur des services d'architecture, avait heureusement mis à l'abri la série des vues de la cité dans les sous-sols de l'hôtel de ville. Les deux projectiles qui tombèrent sur la préfecture ce 26 mars donnèrent en quelque sorte le signal de l'exode.© Micberth
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