Samedi 25 mars 2023
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![]() | Par le R.P. Letierce Référence : 3394 Date édition : 2015 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0902-5 Nombre de pages : 440 Première édition : 1874 Reliure : br. Prix: 47.00€ |
La ville d'Albert se dénommait autrefois Ancre. Vers la fin du Xe siècle, l'abbé Ingilart vendit la terre à Hugues Capet qui, pour la mettre à l'abri du pillage y fit construire un fort qui n'était sans doute qu'une grosse tour et qui fut plus tard protégé par une enceinte de larges murailles. Une ville se forma à l'ombre de la forteresse. La châtellenie appartint successivement aux plus puissantes familles du royaume, puis en 1620, Louis XIII donna le marquisat à Charles d'Albert, duc de Luynes, qui obtint par lettres patentes la substitution de l'ancien nom d'Ancre par son propre nom. La légende raconte qu'un berger, qui gardait son troupeau sur la terre de Brebières, fut exaspéré par l'attitude d'une de ses brebis qui s'attachait obstinément à une même touffe d'herbe qu'il frappa d'un coup de sa houlette. Il eut alors la surprise d'entendre une voix lui dire : « Arrête, berger, tu me blesses ! ». Creusant la terre, il découvrit la statue d'une Vierge Mère tenant son fils entre ses bras et qui portait au front la marque du coup qu'il lui avait porté. Il est admis que cette découverte est intervenue au plus tard dans la seconde moitié du XIIe siècle. La population entière vint régulièrement s'agenouiller devant la statue installée sur un trône provisoire, érigé à la hâte dans un bas-côté de l'église paroissiale Notre-Dame. Bientôt la dévotion franchit les limites de la ville et de ses faubourgs. On parlait de miracles opérés à Brebières, de guérisons et d'infirmes soudainement revenus à la santé. Durant la guerre de Cent Ans, les habitants de la Picardie si souvent pillée et dévastée, venaient demander à la Vierge que la paix mette un terme à leur misère. Les religieux du prieuré d'Ancre, chapelains du pèlerinage, les accueillaient, mais ils devaient parfois eux-mêmes trouver refuge et protection dans la forteresse. Le 2 mai 1727, par ordre de Mgr de Sabatier, la statue de Notre-Dame de Brebières fut transférée de la chapelle des Champs dans l'église paroissiale d'Albert. Reconstruite en des temps difficiles après la ruine de la cité en 1653 et aux frais d'une population dont l'incendie de 1660 avait achevé de consumer toutes les ressources, cette église ne présentait aucun caractère remarquable sauf, peut-être, son portail du midi élevé en 1705 par la munificence du comte de Toulouse, duc de Penthièvre, marquis d'Albert. Sous la Révolution, un honorable négociant, M. Scribe-Poly, premier agent de la commune, parvint à cacher la statue vénérée dans un tonneau dissimulé dans une fosse. Replacée dans son sanctuaire, la statue ne tarda pas à attirer de nouveaux pèlerins. © Micberth
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