Dimanche 26 mars 2023
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![]() | Par Ernest Prarond Référence : 3451 Date édition : 2016 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0966-7 Nombre de pages : 336 Première édition : 1850 Reliure : br. Prix: 45.00€ |
Selon le plan de R. Cordier, Abbeville comptait autrefois vingt-et-un clochers et tours qui déchiraient les airs de leurs pointes et de leurs angles. Si la ville a conservé une configuration relativement identique, des changements ont été apportés aux travaux de défense et aux remparts. Les tours ont été abattues et il ne reste plus que des traces enfouies du château que Charles le Téméraire avait fait construire sur la Somme. Jadis, l'église Saint-Georges s'élevait sur la place du Marché au blé. Pendant longtemps après sa démolition en 1367, au centre de la place trôna une grande croix en pierre autour de laquelle s'étaient groupées de petites boutiques de marchands, les maisonnettes, occupées par des merciers. Selon la tradition, il existait sous cette croix un souterrain qui menait fort loin. Lorsque l'évêque d'Amiens consentit à donner à la commune l'emplacement de l'église, il formula la condition expresse que jamais un échafaud n'y serait dressé. Pourtant le chevalier de la Barre y fut exécuté. Le Champ de foire se nommait autrefois Champ l'abbé et quoique à l'intérieur de la ville, il était anciennement employé à la culture du chanvre. En 1781, il fut clos de murs et transformé en jardin par le commandeur de Gaillon. Au 25 de la rue Cache-Cornaille se situe le monument le plus curieux que la ville ait hérité du XVe siècle. François Ier y descendit en 1527 lorsqu'il forma avec le cardinal d'York, ministre d'Henri VIII, la ligue offensive et défensive contre Charles Quint. La place Saint-Pierre a changé fréquemment de destination : de cimetière, elle devint lieu de fêtes et de réjouissances. Selon une note datée de février 1719, plusieurs particuliers y établirent « des jeux à passer avec des balles de plomb » qui rassemblaient quantité de jeunes gens, d'hommes mariés et de soldats. Cette pratique fut jugée scandaleuse car contraire aux règlements de police et aux devoirs de la religion, « donnant lieu à de fréquentes querelles, mauvais traitements, jurements et blasphèmes du saint nom de Dieu ». Leur destruction fut donc ordonnée. Cette place était aussi un lieu d'exécution. Le chevalet tranchant sur lequel on faisait asseoir les filles publiques y était dressé. La potence y fut élevée quelquefois. Notamment, le 4 janvier 1724, trois soldats furent pendus au motif qu'ils avaient volé pour dix-huit livres de chandelles et ce, malgré la grâce sollicitée par le propriétaire des chandelles. Avant l'établissement des écluses sur le canal, le quartier Saint-Jacques était souvent recouvert par les eaux de la Somme qui pénétrèrent même dans l'église jusqu'à un pied de haut.© Micberth
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