Jeudi 02 février 2023
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![]() | Par A.-H.-R. Quarré de Verneuil Référence : 3385 Date édition : 2015 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0893-6 Nombre de pages : 212 Première édition : 1877 Reliure : br. Prix: 29.00€ |
Par mariage, la souveraineté du comté de Chalon incomba à Lambert, en 956. Homme juste, pieux et vaillant, désireux d'attacher son nom à un établissement religieux, il entreprit en 973 de fonder un monastère sur son territoire de l'Orval. Non content d'assurer largement l'existence matérielle du couvent, il voulut l'enrichir de précieuses reliques. Pour cela, il n'hésita pas à faire dérober le corps de saint Grat, treizième évêque de Chalon, que le clergé lui refusait. Les reliques furent transportées dans une châsse d'argent et plusieurs miracles furent signalés au passage du cortège salué par une foule importante, avant que le cercueil soit déposé en grande pompe au monastère. En 1089, saint Hugues entreprit de bâtir une église dont les premiers plans furent tracés par Gonzan, religieux de Cluny. Dès le XIIIe siècle, Paray, qui devait sa tranquillité, sa prospérité, voire même son existence aux fils de saint Benoît, fut appelé Paray-le-Monial. Au XIVe siècle, Paray fut réuni à la mense abbatiale et l'abbé de Cluny devint titulaire du prieuré et seigneur temporel de la ville. Le 3 février 1397, des lettres de gardes-gardiennes furent concédées par le roi Charles VI au prieur de Paray, pour le maintien de sa justice sur la ville et le territoire du prieuré. En 1407, un concordat passé entre l'abbé Raymond de Lardoine et les habitants de Paray assura l'affranchissement de toute dîme sur les récoltes ; seuls les étrangers devaient payer quinze deniers pour chaque pièce de terre cultivée. Cet impôt fut surnommé la dîmerie de l'aventurier. Paray grandissant sous l'œil paternel de Cluny était devenu une retraite de prédilection. Il fallait que l'abbé de Cluny, haut et puissant seigneur, trouve dans l'enceinte de son prieuré favori une résidence en harmonie avec sa grande situation féodale. Aussi, en 1480, Jean de Bourbon commença l'édification du palais que le cardinal Jacques d'Amboise fit achever et où il vint mourir en 1516. Dès son apparition en France, la Réforme recruta de nombreux partisans dans le pays de Charollais et la construction de l'hôtel de ville et de l'église Saint-Nicolas fut étroitement liée aux querelles théologiques du XVIe siècle. Les deux frères Jayet vivaient à Paray : l'un était catholique fervent et l'autre était huguenot enragé. Le huguenot, désireux de posséder la plus belle maison de la ville, fit élever « un bijou de la Renaissance tout brillant d'arabesques et de fines sculptures ». Le catholique, souhaitant faire mieux, décidera alors de placer devant la maison de son frère une église « qui lui enlèvera l'air et la lumière, l'écrasera et l'éteindra ». © Micberth
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