Vendredi 19 avril 2024
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Par l'abbé Pierre-Marie Grégoire Référence : 3522 Date édition : 2019 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-1042-7 Nombre de pages : 284 Première édition : 1913 Reliure : br. Prix: 36.00€ |
Le nom de Gorges figure dans une charte du XIIe siècle, mais il est fort probable que, comme toutes les paroisses des rives de la Sèvre, son origine remonte à la fin du VIIe siècle ou au VIIIe siècle. C'est au commencement du XVIe siècle que la première église paroissiale fut remplacée. Très petit, le nouvel édifice dut subir au fil des ans des modifications et des agrandissements qui le rendirent disgracieux et méconnaissable. Sous l'Ancien Régime, la paroisse relevait de Nantes, son évêché et son ressort, et de Clisson, sa subdélégation. En 1750, on y comptait deux mille communiants ou grandes personnes. Elle était divisée en trois grandes juridictions ou seigneuries : le marquisat de la Galissonnière, la châtellenie du Pallet et la châtellenie de Clisson. A Gorges, il n'y avait pas de grands seigneurs abandonnant leurs champs et résidant à la Cour. Celui du Grand-Pin-Sauvage, comme les Barrin de la Galissonière, aurait pu prendre le titre de haut et puissant. Pourtant il préféra tout simplement choisir comme parrain et marraine de son enfant deux mendiants à qui il donnait l'aumône. Les gentilshommes naissaient, vivaient et mouraient dans leur humble campagne. Leur demeure était souvent vieille et délabrée. Les feuillets d'histoire ont disparu au milieu des flammes allumées par la Révolution, mais le procès-verbal de la visite canonique de messire Binet, archidiacre de Nantes et abbé commendataire de Melleray, le 12 mai 1685, a été conservé. On y apprend notamment que l'église « est fort propre, hors que la nef est vieille et que les tyrans qui la supportent et quelques autres pièces de charpente sont tout pourris ». Si le 12 avril 1792, les officiers municipaux de Gorges déclarèrent n'accepter pour prêtres que leurs curés réfractaires, ceux-ci ne furent pas protégés pour autant. Le curé Dugast, trop âgé pour être déporté suivit un douloureux chemin de croix, de prison en prison jusqu'à sa noyade, le 16 novembre 1793. M. Paquereau s'exila en Espagne. M. Durand, arrêté, échappa de peu à l'exil en Guyane et rentra à Gorges le 22 avril 1795. Lorsque le Concordat fut promulgué, il fut officiellement promu à la cure de Gorges, avec le titre de desservant qui lui rapportait un petit traitement de 450 francs. L'incendie et le pillage avaient causé la ruine du village. Les habitants appauvris manquaient de tout. Il fallut attendre plusieurs années pour que le pays reprenne sa physionomie. Le 23 mai 1871, la nouvelle église fut bénie par Mgr Fournier, évêque du diocèse.© Micberth
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