Vendredi 29 mars 2024
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Par l'abbé Jean-Louis Sebille Référence : 3532 Date édition : 2019 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-1052-6 Nombre de pages : 340 Première édition : 1882 Reliure : br. Prix: 45.00€ |
Le couvent qui s'est transformé selon les besoins de chaque époque, est situé sur le penchant d'un des nombreux et puissants contreforts du plateau d'Antully. Ces sites agrestes et ces vallons perdus au milieu des forêts étaient plus favorables à la vie contemplative qu'à la prospérité d'un monastère. Aussi, rares étaient les habitants qui partageaient la vie austère de ce couvent qui ne bénéficiait d'aucune fondation particulière et dont les seules propriétés ne furent longtemps que le sommet de la montagne. Au XIe siècle, Aganon couvrit enfin Saint-Sernin de sa haute protection. Grâce à son annexion au prieuré de Saint-Germain en Brionnais, une nouvelle ère s'ouvrit pour lui. Á la fin du XIVe siècle, Jean de Saint-Privé fit édifier une forteresse immense, capable de protéger les moines mais également les familles qui viendraient chercher un abri face aux horreurs de l'invasion, aux cruautés de la guerre civile et aux atrocités de pillards impunis. Elle prit la forme d'une tour de cinq étages, de cent pieds de haut et de deux mètres d'épaisseur. Jusqu'à la mort de Humbert Debusseuil, tous les prieurs apportèrent leur contingent à l'agrandissement et aux richesses du monastère. Ceux qui leur succédèrent employèrent ensuite les revenus de leur couvent à soutenir leurs hautes fonctions auprès de l'évêque ou à la cour. Puis vint Jean-Baptiste-Augustin de Salignac-Fénelon. De même que certains prieurs avaient élevé des murailles et des tours impénétrables pour résister au flot dévastateur qui menaçait la contrée, l'abbé Fénelon, au commencement d'un siècle de travail et d'industrie, éleva des usines et des fourneaux qu'il tint à la tête du progrès. Nommé aumônier de quartier de la reine Marie Leczinska, dans le courant de 1744, il n'hésita pas à quitter la cour pour rejoindre le modeste prieuré de Saint-Sernin-du-Bois à la tête duquel il fut porté l'année suivante. Les dépendances du prieuré n'étaient pas attrayantes. Elles étaient alors composées d'une cour appelée Cour du château, au fond de laquelle se trouvaient l'église délabrée et une ancienne chapelle surmontée d'un clocheton. La tour de Jean de Saint-Privé ne servait plus que de grenier pour rentrer la dîme. Face à elle s'élevait le château. L'abbé fit ouvrir les voies ferrées pour protéger l'agriculture, mais surtout il fut le précurseur de ces hommes qui transformèrent le groupement de quelques masures perdues dans un ravin étroit et profond en site industriel « le plus complet du monde entier », Le Creusot.© Micberth
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