Vendredi 19 avril 2024
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Par Paul Guillemot Référence : 3016 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0495-2 Nombre de pages : 154 Première édition : 1859 Reliure : br. Prix: 20.28€ |
Vers le IXe siècle, lorsque l'anarchie sévissait dans toute son intensité, les habitants du vieux Sahurre, furent contraints de se réfugier derrière les murailles du château de Saint-Georges. Puis, à l'époque de la fin des guerres féodales, lorsque les vassaux purent vivre avec quelque sécurité ailleurs que sous la protection du château, quelques-uns vinrent s'établir sur les bords de la Saône, pour s'y livrer au négoce et à la pêche. En lui concédant une charte de franchises au mois de mai 1278, Philippe III de Vienne permit le développement véritable de la cité de Seurre. De nombreux étrangers, attirés par les privilèges de sa constitution municipale s'y installèrent, heureux de se soustraire au despotisme de la féodalité, d'acquérir la vie civile et la sécurité du négoce au sein d'une ville favorablement située sur une rivière navigable et dans un territoire fertile. Soucieuse de conserver le précieux trésor de ses libertés, la cité s'entoura d'une muraille crénelée, flanquée de tours et de bastions, devenant alors une place forte dont le rôle fut loin d'être négligeable dans les événements politiques de la monarchie. Lorsque le duché de Bourgogne revint à la couronne de France après la mort de Charles le Téméraire, Seurre entra dans le mouvement du gouvernement monarchique et subit les vicissitudes d'une place forte. Elle se montra fidèle à la cause de la royauté à chaque fois qu'elle eut à prendre parti, après le règne de Louis XI. Durant les guerres civiles de la Ligue et de la Fronde, elle garda son attachement inviolable, ce qui fut d'autant plus remarquable qu'elle s'était gouvernée elle-même, pendant trois siècles, avec l'indépendance d'une petite république. Ces deux partis rendirent leur dernier souffle dans la cité : ce fut à Seurre que la Ligue expira, lorsque Biron se fut rendu maître de la Bourgogne par la prise de Beaune ; ce fut aussi à Seurre que Mazarin vint en personne porter le dernier coup à ses ennemis. En ordonnant le démantèlement de ses fortifications, Louis XIV permit à Seurre de jouir d'une existence qui ne fut plus troublée que par les exigences de ses seigneurs, incessamment disposés à amoindrir ses immunités et privilèges, à leur profit. La ville se glorifie d'avoir été le berceau de la famille du « grand Bossuet », arrière petit-fils de Jacques Bossuet, reçu comme un de ses bourgeois en 1460. Le jeune Napoléon qui y fut envoyé avec son détachement y résida en 1789, fréquentant assidûment les réceptions organisées par le maire, « galant auprès des dames, grave avec les hommes », jugeant, dit-on, la Révolution inévitable et promettant d'y jouer un rôle.© Micberth
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