POITIERS (Histoire sommaire de la ville de)

Par Bélisaire Ledain

Référence : 2971
Date édition : 2010
Format : 14 X 20
ISBN : 978-2-7586-0442-6
Nombre de pages : 198
Première édition : 1875
Reliure : br.

Prix: 25.36€

L'aspect barbare du Limonum celtique et les mœurs grossières de ses habitants se transformèrent assez rapidement sous l'influence de l'administration et des idées romaines. Les habitations rustiques firent place peu à peu à des maisons plus solides et mieux aménagées, tandis que des monuments s'élevaient pour satisfaire les besoins créés par une civilisation nouvelle et raffinée et, notamment, un magnifique amphithéâtre qui sut longtemps résister aux destructions des âges suivants. Un peu plus tard, la pieuse reine Radégonde, épouse de Clotaire, contrainte de se séparer d'un prince brutal, meurtrier et adultère, ayant pris le voile, fonda le célèbre monastère de Sainte-Croix et ne ménagea pas ses efforts pour le doter des reliques de la Croix. L'ambitieuse comtesse Agnès, quant à elle, fit reconstruire sur un plan plus vaste la basilique de Saint-Hilaire, dédicacée le 1^er novembre 1049 au cours d'une cérémonie pompeuse et solennelle à laquelle prirent part treize évêques. Puis, la ville subit l'influence d'Aliénor d'Aquitaine, fille et héritière des comtes nationaux, qui fut plus puissante que les armes pour ramener la soumission du Poitou et affermir le pouvoir des Plantagenêts. Résidant habituellement à Poitiers, elle y fit construire une grande enceinte de fortification, qui embrassait le promontoire entier sur lequel est bâtie la ville. C'est à cette époque que se produisit l'épisode légendaire connu sous le nom de miracle des clés, commémoré chaque année lors d'une procession au cours de laquelle la statue de la Vierge est solennellement portée autour des fortifications, aux frais du corps de ville reconnaissant. Peu après la mort d'Aliénor, Philippe Auguste entra en vainqueur dans la cité, le 10 août 1204. Pour s'assurer la fidélité d'une ville si voisine des possessions anglaises et si exposée aux intrigues ennemies, il étendit considérablement les franchises municipales, confiant l'élection du maire exclusivement à un corps de cent bourgeois et accordant à l'élu la juridiction complète, civile et criminelle, à l'exclusion des cas royaux. Il permit aussi le développement de la ville, grâce à des privilèges commerciaux très précieux, tant pour trafiquer dans l'étendue des états royaux que sur des marchandises arrivant à Poitiers des contrées transmarines.

© Micberth

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