MANICAMP (Notice historique sur Manicamp)

Par Carlet/Ponthieux/Bouzard

Référence : 3222
Date édition : 2013
Format : 14 X 20
ISBN : 978-2-7586-0710-6
Nombre de pages : 218
Première édition : 1937
Reliure : br.

Prix: 34.56€

Tout comme le savoureux fromage qui demeure ancré dans son patrimoine, Manicamp ne saurait oublier les personnages haut en couleur qui ont traversé son histoire. Lorsque Jeanne de Flandres acheta la terre de Manicamp aux sires de Bourneville en 1312, elle était depuis un an veuve d'Enguerrand de Coucy qu'elle avait épousé en 1288 et dont la cruauté est restée proverbiale. « Femme de grand mérite et dont le génie était fort propre aux affaires », elle était retournée dans les Flandres après la mort de son mari et joua un certain rôle dans les guerres qui éclatèrent à nouveau entre les Français et les Flamands. Á la suite du traité de paix de 1320, elle revint au pays de son mari et prit le voile à l'abbaye du Sauvoir à laquelle elle fit donation d'une partie de la seigneurie de Manicamp. Elle en fut nommée abbesse quelques années plus tard. Les conflits furent ensuite suffisamment nombreux entre les seigneurs de Manicamp et les religieuses pour que ces dernières renoncent aux privilèges qui leur étaient contestés. Vers la fin du XVI^e siècle, le domaine de Manicamp échut à la famille de Longueval dont un des membres, Achille, fut particulièrement mêlé aux guerres de la Fronde. Après la reddition du fort du Bac qu'il commandait, il fut enfermé dans la citadelle d'Amiens le 1^er août 1637 et n'en ressortit qu'après la mort de Richelieu. Sentant sa dernière heure arrivée, Louis XIII lui demanda publiquement pardon de l'injustice dont il avait fait preuve à son égard. Homme de guerre avant tout et portant trop rapidement la main à l'épée, il resta un temps fidèle au monarque, avant d'assassiner le maire de La Fère dont il était gouverneur, au détour d'une rue. Revenu dans les bonnes grâces du roi, il accompagna quelques années plus tard Louis XIV lors d'un voyage à Lyon. La terre de Manicamp fut ensuite érigée en comté, en faveur de Louis de Madaillan, par lettre patente du 3 octobre 1693. Le château, entouré de vastes pièces d'eau devint alors un des plus beaux de la région. Dernier seigneur de Manicamp, Louis Léon Félicité, duc de Brancas, comte de Lauraguais, fut un des hommes les plus marquants de son époque, par son esprit, sa position sociale, sa philosophie et l'encouragement qu'il donna à toutes les découvertes de son époque. Ami de Voltaire, sa liaison avec Sophie Arnould fut tumultueuse. Lors d'une de leurs disputes, la célèbre chanteuse n'hésita pas à renvoyer à la comtesse de Lauraguais tous les bijoux dont lui avait fait présent son mari, et même le carrosse, avec leurs deux enfants.
© Micberth

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