Jeudi 18 avril 2024
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Par Edouard-Eugène Delgove Référence : 2907 Date édition : 2010 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0374-0 Nombre de pages : 544 Première édition : 1865 Reliure : br. Prix: 68.97€ |
Dès le XIIIe siècle, l'histoire de Doullens est marquée par les nombreuses luttes de l'échevinage, conséquence des privilèges concédés par la charte de commune. En investissant la commune des droits de justice patrimoniale, il avait été porté atteinte à l'organisation féodale, en élevant la bourgeoisie à la hauteur des prétentions seigneuriales et en consacrant même l'infériorité des seigneurs dont les fiefs étaient assis dans les limites de sa juridiction. La ville était ainsi environnée de seigneurs devenus des rivaux puissants qui avaient juré de ne jamais souscrire aux restrictions qui leur étaient imposées. Mais la petite cité avait développé très vite une énergie et une vitalité qui, tout au long des siècles, lui permirent de défendre vaillamment ses intérêts. Parce que « les Doullennais ont toujours fait preuve d'amour, d'obéissance et de bon vouloir parfaits envers la royauté », mais surtout parce qu'ils payèrent comptant cinq cents écus d'or, Charles V décida de rattacher la commune à la couronne. Doullens y puisa une énergie nouvelle qui se traduisit par une importante impulsion donnée à l'industrie drapière. Mais très vite, la ville vit s'abattre sur elle toutes les rigueurs de l'infortune. Elle fut l'enjeu des guerres allumées par la cupidité, elle devint l'esclave de maîtres cruels ou ignobles, subit toutes les phases de la misère et tous les degrés de l'humiliation. Mais toujours, « alors que, couchée dans son sang ou sur ses débris fumants, on la croira morte, elle se redressera pour protester contre son sort et recommencer la lutte ». L'année 1595 fut marquée par le siège de Doullens mené par les Espagnols, qui, au terme de cinq jours de pillage et de meurtres, laissèrent la cité exsangue et semèrent un vent de panique dans tous les villages environnants. Nombreux furent les habitants qui cherchèrent refuge à Amiens qui mit rapidement un frein à cette affluence jugée coûteuse et dangereuse. Après trois années de domination, les Espagnols furent chassés de la ville par la paix de Vervins. Les Doullennais, dont l'amour du pays natal n'avait pas fléchi sous le joug de l'occupant, reconstruirent tant bien que mal leurs habitations, alors qu'en ces instants tragiques « leurs âmes découragées n'avaient plus ni élan dans le présent, ni foi dans l'avenir ».© Micberth
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