Jeudi 18 avril 2024
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Par Émile Badel Référence : 3371 Date édition : 2015 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0878-3 Nombre de pages : 226 Première édition : 1893 Reliure : br. Prix: 31.00€ |
Depuis le XIIe siècle, saint Nicolas a été considéré comme l'un des plus grands thaumaturges. Saint-Nicolas-de-Port fut l'un des plus importants pèlerinages du Moyen Âge, aussi célèbre que Rome, Compostelle ou Jérusalem. Á la fin du XIe siècle, un seigneur lorrain, Albert de Varangéville, de retour de croisade, aborda à Bari où le saint évêque de Myre lui apparut en songe et lui ordonna d'emporter avec lui une portion de son doigt bénissant. Rentré dans son pays, le Lorrain déposa cette précieuse phalange d'abord dans son castel féodal, puis dans une humble chapelle dédiée à Notre-Dame-de-Port. Bientôt l'oratoire champêtre fut trop étroit pour contenir les nombreux pèlerins qui venaient voir Monsieur Sainct Nicolas. Deux temples furent successivement bâtis : le premier en 1101 et le second en 1193. La ville doit son origine et son développement extraordinaire à la relique de son illustre patron. Des maisons et des rues s'étagèrent autour de l'église et dès 1150, la cité naissante prit le nom de Saint-Nicolas-de-Port ou Saint-Nicolas-de-Varangéville. Jusqu'au début du XVIIe siècle sa prospérité ne fit qu'augmenter et les privilèges accordés par les papes, les empereurs d'Allemagne, les rois de France et les ducs de Lorraine au pèlerinage de Saint-Nicolas, attirèrent des foules immenses. Le commerce des objets de piété devint la source de revenus abondants. Pas moins de 200 000 pèlerins accoururent au jubilé de 1600. La cité fut le théâtre d'événements importants lors de la guerre de compétition entre René II et Charles le Téméraire. Après sa victoire, René II vint remercier saint Nicolas de son assistance. Il s'intéressa beaucoup par la suite aux bourgeois de cette bonne ville et encouragea de tout son pouvoir les projets du bâtisseur Simon Moycet. Au XVIe siècle, la ville connut des heures de gloire. Pendant que Simon Moycet jetait les fondements de sa basilique, Pierre Jacobi y introduisait l'imprimerie et publiait en 1503 les Heures de la Vierge, « le plus ancien monument typographique connu du duché de Lorraine ». La ville atteint son apogée en 1597 avec la création de foires franches par le duc Charles III ; elles devinrent aussi célèbres et fréquentées que les plus importantes foires d'Europe. Le 5 novembre 1635 les Suédois alliés des Français commencèrent leur pillage. Le 11 novembre, les deux tiers de la ville n'étaient qu'un amas de ruines et une grande partie des 16 000 habitants avaient péri. La cité ne se releva jamais totalement du désastre. La basilique fut cependant épargnée et le culte de saint Nicolas retrouva son ancienne splendeur.© Micberth
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