FONTAINE-DANIEL (L'Abbaye de)

Par Albert Grosse-Duperon et E. Gouvrion

Référence : 3358
Date édition : 2015
Format : 14 X 20
ISBN : 978-2-7586-0864-6
Nombre de pages : 482
Première édition : 1896
Reliure : br.

Prix: 65.00€

Divers motifs décidèrent Juhel III à fonder une abbaye près de Mayenne, vers 1196 : des sentiments de charité et une vénération particulière pour le clergé régulier, mais aussi le souci du prestige de sa maison, puisque l'abbaye élevée par ses soins allait être un centre de piété, d'édification et d'instruction. Le monastère devait rendre témoignage de sa puissance et de sa générosité dans les âges futurs, illustrer son nom et mettre en relief sa baronnie. Juhel III voulut l'abbaye grande et riche. Il la destina aux Bernardins, d'une part, pour rendre hommage à l'apôtre des croisades et d'autre part, en raison de son antipathie envers les moines de Marmoutier dont il avait brûlé le prieuré Saint-Étienne fondé par son aïeul. Convaincu de la mission civilisatrice du clergé régulier qui apportait la moralité, la science, la richesse et permettait le défrichement des terres et le progrès des arts manuels et libéraux, le seigneur multiplia les largesses et conféra aux moines une indépendance complète, sauf en ce qui concernait la justice. L'étendue des avantages dont usaient les moines rendit difficiles leurs relations avec Dreux de Mello, devenu seigneur de Mayenne après la mort de son beau-père. Mais, au moment où celui-ci s'apprêtait à partir en Terre sainte et pressentait peut-être sa mort prochaine, il fit de Fontaine-Daniel une seigneurie avec haute justice. Tout ce qui pouvait assurer aux moines et aux leurs la paix et la paisible possession de leurs biens fut consigné : donations, concessions, promesses, droits, avantages, éventualités possibles et improbables furent énumérés avec un luxe de précaution. L'église fut solennellement consacrée en 1243 par Geoffroy de Loudon, évêque du Mans et l'abbaye fut administrée par un abbé régulier jusqu'en 1460. Puis l'introduction d'abbés commendataires amena une certaine anarchie dans le monastère, provoquant des conflits, des violences et des procès, mais également une diminution conséquente du nombre de religieux. Les abbés commendataires pourvoyaient avec une parcimonie excessive aux besoins des moines et aux réparations qu'exigeaient les bâtiments. Á l'issue de la Ligue, les constructions de Fontaine-Daniel nécessitaient en effet une restauration presque complète. Les moines voulurent saisir une occasion propice à la sortie de leur état précaire, lors de la nomination de l'abbé Antoine Du Pont, en sollicitant le partage des biens de l'abbaye ; ceux-ci étaient si nombreux qu'il est vain de tenter de donner l'origine de chacun. De multiples différends firent alors l'objet de maints procès.
© Micberth

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