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Par E. Lefèvre-Pontalis Référence : 3028 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0507-2 Nombre de pages : 114 Première édition : 1913 Reliure : br. Prix: 15.21€ |
La fameuse maison de Coucy qui fut alliée aux familles royales de France, d'Angleterre et d'Autriche, compta parmi ses membres Enguerrand III et Enguerrand VII. Le premier, fils et successeur de Raoul Ier, assista à l'éclosion du mouvement communal en Soissonnais, déjà commencé sous son père. Sa minorité favorisa la création de la commune de Coucy dont la charte datée de 1197 fut copiée sur celle de Laon. Il agrandit le domaine par ses mariages successifs et parvenu au plus haut degré de la puissance, enivré de ses immenses richesses, il aspira à devenir le maître du royaume. Il complota alors avec les ennemis de Blanche de Castille l'enlèvement du tout jeune Louis IX, et se serait fait faire, dit-on, une couronne d'or et des ornements royaux pour s'en vêtir devant ses favoris. Enguerrand VII, dont la vie pleine d'aventures en fit une des figures les plus attachantes du XIVe siècle, s'efforça d'attirer les habitants sur ses domaines incultes en octroyant une charte d'affranchissement à un grand nombre de ses bourgs et villages, y compris Coucy. C'est à ces deux personnages, dont l'existence marqua les périodes les plus brillantes de cette dynastie, qu'il convient d'attribuer la construction et la restauration de leur magnifique château dont « la mâle architecture » était le symbole de la puissance politique des sires de Coucy. La ville occupait une position stratégique de premier ordre aux confins du Soissonnais et du Laonnois. Son enceinte du XIIIe siècle, flanquée de vingt-huit tours, ne présentait qu'un point faible correspondant au plateau dans l'axe de la route de Laon. Ceci suffit à expliquer la valeur défensive exceptionnelle de la porte de Laon qui fut dotée d'ingénieuses dispositions, comme des couloirs coudés pour dissimuler le nombre de défenseurs. Le donjon, du XIIIe siècle lui aussi, fut bâti sur un plan circulaire, comme les tours d'angle des châteaux de Gisors et de Falaise, œuvres des ingénieurs militaires de Philippe Auguste, qui ont pu servir de prototype à l'architecte. Sa hauteur prise du fond du fossé, de 54 mètres, son diamètre de 31,25 mètres et l'épaisseur de ses murs de plus de 7 mètres en font la plus grosse tour du monde. Viollet-le-Duc fut le premier à deviner par quel procédé savant et inventif sa construction fut menée à bonne fin. Quand, en vertu de l'ordre royal du 11 septembre 1652, le démantèlement des fortifications du château fut entrepris, les attaques à coups de mine ne provoquèrent que trois lézardes dans l'énorme cylindre.© Micberth
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