Vendredi 29 mars 2024
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Par Eugène Sauvage Référence : 3066 Date édition : 2011 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0546-1 Nombre de pages : 244 Première édition : 1883 Reliure : br. Prix: 32.45€ |
Vers 1055, le nom de Bacqueville apparut pour la première fois dans une charte relative à la cession faite aux religieuses de Saint-Amand de Rouen de terres appartenant à Guilbert de Lamberville, dont la femme avait pris le voile. Au siècle suivant, de nouveaux documents révèlent l'organisation religieuse de Bacqueville, comprenant une église paroissiale, celle de Saint-Pierre et une autre occupée par des moines, celle de Sainte-Marie, ainsi qu'une chapelle sous le vocable du vénéré saint Léonard. La légende raconte en effet que le seigneur de Bacqueville parti en croisade et prisonnier des Turcs, invoquant celui qui avait déjà libéré d'illustres captifs, se réveilla dans la forêt toute proche de son château ; en remerciement il fit édifier une vaste et élégante chapelle sous le vocable de son sauveur. Lorsque la Normandie, paisible depuis son annexion à la France de Philippe Auguste, devint le théâtre principal de ces luttes sanglantes et sans cesse renouvelées qui constituèrent la guerre de Cent Ans, le bourg eut sa part de malheurs. Son château ne paraît cependant pas avoir été livré à l'étranger, ni avoir subi les ravages exercés dans la contrée par les bandes du duc de Lancastre, frère aîné du roi d'Angleterre. Il tomba pourtant aux mains des Bourguignons en 1418 qui le livrèrent aux Anglais, sitôt après la prise de Rouen. Henri V y mit une garnison et semble avoir su se créer des partisans dans la contrée, tandis que le seigneur de Bacqueville défendait la France et Château-Gaillard dont il était le gouverneur. Le nouveau châtelain de Bacqueville, Jean de Roos, était si peu convaincu de la soumission des Cauchois qu'il s'empressa de transférer hors de l'enceinte de la forteresse la chapelle de Saint-Léonard, à son gré trop fréquentée par des pèlerins qu'il redoutait. Vint ensuite la Réforme et à la grande guerre succéda la guerre de partisans, plus désastreuse encore pour les campagnes et les places de peu de défense. La situation de Bacqueville, entre les royalistes commandés à Dieppe par de Chastes et les ligueurs de Rouen et du Hâvre-de-Grâce, laissait le bourg exposé aux incursions des deux partis. Il fut pillé le 14 février 1590 par Villars-Brancas, alors qu'Henri IV venait juste de quitter la Normandie. Seule la conversion du monarque, depuis longtemps préparée, vint enfin rendre le calme aux populations normandes éprouvées si cruellement par les guerres de Religion et clôturer l'histoire militaire de Bacqueville-en-Caux.© Micberth
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