Vendredi 29 mars 2024
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Par Henry d'Agrain Référence : 3432 Date édition : 2016 Format : 14 X 20 ISBN : 978-2-7586-0945-2 Nombre de pages : 118 Première édition : 1928 Reliure : br. Prix: 16.00€ |
Le commerce fructueux qui s'opérait avec l'Espagne, la liberté découlant du régime démocratique instauré par les comtes de Bigorre, la modicité des dîmes et des redevances ont apporté autrefois une prospérité sans doute considérable aux habitants d'Arrens. On la retrouve dans l'opulence et la robustesse de nombreuses maisons en pierre de taille, les montants des portes et des fenêtres en marbre. Sur la clef de nombreux linteaux en arc bombé se lisait le millésime de la construction. D'autres arboraient la feuille de laurier, emblème de paix et de bon accueil, ou un svastika ornementé, signifiant ici la fécondité du foyer. Cette richesse est attestée par la générosité des dons et des legs en faveur des églises et des hôpitaux du pays. L'Hospitalet de Pouey-Lahun a pu ainsi héberger tous les voyageurs se rendant à Sallent ou en Béarn, dans le Labéda ou en Ossau. Les églises paroissiales furent dotées de somptueux retables et la chapelle de Pouey-Lahun fut décorée de manière éblouissante. La communauté d'Arrens ne dépendait pas d'un seigneur direct, mais les sires d'Abilhac y exerçaient autrefois des droits. Elle fut administrée par des consuls sous la direction du comte de Bigorre jusqu'en 1464, date à laquelle la baylie fut donnée au vicomte Arnaud de Labéda. Ses successeurs la conservèrent jusqu'à la Révolution. En 1652, un dénommé Linès, revenant de Sallent, passa la nuit chez un de ses parents. Le malheureux portait la peste dans ses habits. La contagion fut rapide et particulièrement meurtrière. En commémoration, une chapelle dédiée à saint Vincent fut élevée sur l'emplacement de la maison fatale ; elle n'existait plus sur le cadastre de 1832. Vers 1780, les anciens s'émurent des désordres qui s'introduisaient dans le pays et ils choisirent parmi eux des prud'hommes chargés de recueillir les vieux règlements et d'en composer un nouveau. Ainsi, il fut établi que chaque 1er janvier, quatre consuls et vingt patrouillés seraient élus et qu'un conseil serait composé pour gérer les affaires communales. Le suffrage universel était ainsi écarté parce que « dans les réunions trop nombreuses, il y a toujours des inquiets et des gens qui, n'ayant rien à perdre, ne font que jeter partout le désordre ». Par une nuit paisible, un habitant d'Arrens vit la cime du Pouey embrasée de lueurs. Les flammes émanaient d'une statue de la Vierge qui ne put être soulevée. Un oratoire fut érigé sur ce monticule difficile à escalader ; il devint au fil des agrandissements et des embellissements la somptueuse chapelle de Pouey-Lahun.© Micberth
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